décembre 15, 2024
FSPI DH 2

Les OSC entourés de Hemes Nkwa, présidente du CNSAF et de Cédric Messambe, du Sg du CNJC

L’Ambassade de France au Cameroun a financé 06 organisations de la société civile, dirigées par des jeunes, à travers son Fonds de Solidarité des Projets Innovants en Droits humains (FSPI- DH), pour stimuler les jeunes à s’intéresser à la politique en zone rurale. Une cérémonie dans cette perspective a clôt sa première phase des travaux la semaine dernière à l’Institut Français de Yaoundé.

La participation citoyenne des populations en zone rurale au Cameroun se fait parfois ressentir faiblement. Pourtant, leurs voix comptent tout aussi bien que celles des citadins en matière de développement, d’insertions citoyennes dans les sphères de décision, d’activités génératrices de revenus pour les publics défavorisés et de protection de la dignité.

C’est ce que défendent des Organisations de la Société Civile (OSC) de ces zones dirigées par des jeunes, qui viennent d’achever la première phase de leur projet d’accompagnement des populations en zone rurale. 

Dans le cadre du Fonds de Solidarité des Projets Innovants en Droits humains, 06 OSC dans les régions du Nord-ouest, de l’Extrême nord, du Centre, et Littoral, ont exécuté en 12 mois des campagnes de sensibilisation sur les thématiques de santé sexuelle, d’entrepreneuriat , de lutte contre les discours de haine, de cohésion sociale.

Les Gics

« Des femmes ont témoigné qu’avant le projet, elles n’avaient jamais entendu parler d’entreprenariat. Aujourd’hui elles entreprennent en groupe et au sortir de là, des Gic ont été créés et légalisés », nous explique Satrebai Suzanne, présidente African Community Engagement, en faveur des femmes du département du Mayo Sava, dans l’Extrême. 

Des leçons de cohésion sociales dans les communautés et du « vivre ensemble » ont été enseignées. À travers le programme « Les capacités de 271 jeunes ont été renforcées à la promotion de la santé sexuelle et reproductive. L’implication significative des jeunes garçons et hommes dont 88 au total formés. Ils sont devenus au sein des communautés des pères éducateurs sur la santé sexuelle et reproductive, et des violences basées sur le genre aux côtés des jeunes filles », témoigne Fadimatou Iyawa Ousmanou, présidente du Conseil National de la Jeunesse Camerounaise.

Transformer notre société

L’appui financier de l’Ambassade de France au Cameroun, s’évalue à près de 66 millions de francs Cfa pour la concrétisation de ces projets, en partenariat avec le Conseil pour le Suivi des Recommandations du Sommet Afrique-France, le CNJC et le Réseau des Jeunes féministes d’Afrique Centrale (Rejefemac).

Manon Bervais, Chargée de mission à la Société civile et droits humains
à l’Ambassade de France au Cameroun

Selon Manon Bervais : « il était important de travailler avec la société civile camerounaise pour qu’elle puisse cibler dans les territoires les besoins réels des populations et mettre en œuvre des projets. »

« Parce qu’on a compris qu’il est essentiel de renforcer et de reconnaître les capacités de ces OSC créées et dirigées par des réseaux de jeunes, afin de favoriser ce changement transformateur dans nos communautés, et dans notre pays. Quand les jeunes bénéficient d’un soutien financier et technique, ils peuvent remettre en cause les normes négatives qui existent encore dans nos communautés. Ainsi, exercer une pression pour des réformes institutionnelles, afin de transformer notre société pour un avenir meilleur », a affirmé Caroline Mveng, présidente du Rejefemac. 

Le rural aussi

Dans l’objectif de renforcer la crédibilité, la visibilité, des capacités structurelles, organisationnelles, programmatiques des OSC en zone rurale, ils ont également bénéficié du soutien de certains leaders communautaires, administratifs et religieux.

Ce programme était principalement dédié aux OSC créés et dirigées par des jeunes, n’ayant jamais été financés par la diplomatie française pour des projets comme tels.

« On a constaté que les Organisations de jeunes vivant en zone urbaine sont souvent privilégiés. C’était aussi l’occasion de travailler avec eux sur des thématiques de droits humains, dont la compétence des jeunes n’est pas toujours avérée dans ces domaines », a conclue Caroline Mveng.

CLAUDE SANDRA DEUTOU

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