octobre 27, 2025
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À l’occasion de la Journée mondiale de l’œuf célébrée ce 21 octobre 2025, les acteurs du secteur tirent la sonnette d’alarme sur la chute de la production nationale. La célébration a eu lieu à Douala Mboppi, à la délégation régionale du MINEPIA ( Ministère de l'Elevage et des industries animales) pour le Littoral.

« L’œuf, un puissant concentré de nutriments naturels ». C’est sous ce thème que le Cameroun a célébré la Journée mondiale de l’œuf ce mardi 21 octobre 2025 en présence des hommes de médias. Une initiative qui, selon le président national de l’interprofession avicole du Cameroun, François Djonou, vise à rappeler l’importance de ce produit de base dans l’alimentation et la sécurité nutritionnelle des populations.
Après une première édition essentiellement tournée vers les établissements scolaires, cette nouvelle célébration a pris une dimension plus large grâce au soutien de l’Association des Journalistes Camerounais pour l’Agriculture et le Développement (AJCAD), qui milite pour une plus grande médiatisation des enjeux de la filière avicole. La cérémonie a réuni plusieurs acteurs du secteur notamment, le président de l’IPAVIC, le délégué régional du MINEPIA, le secrétaire permanent ainsi que plusieurs nutritionnistes et éleveurs, tous unis pour plaider en faveur d’une relance durable de la production d’œufs au Cameroun.

Une filière fragilisée par des crises successives

Selon les données de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), la production mondiale d’œufs a atteint 15,5 milliards d’unités en 2024. La Chine reste le leader incontesté avec 583,9 milliards d’œufs, suivie de l’Indonésie (132 milliards) et de l’Inde (119 milliards). En Amérique, les États-Unis produisent environ 109 milliards, tandis que le Mexique et le Brésil tournent autour de 58 milliards chacun. Côté consommation, un Malaisien consomme en moyenne 430 œufs par an, contre 400 au Mexique et 255 au Canada.
Au Cameroun, la moyenne annuelle reste dramatique : à peine 40 œufs par habitant. Les spécialistes pointent du doigt plusieurs facteurs expliquant cette dégringolade. La variabilité des matières premières comme le maïs, la grippe aviaire, la pandémie de COVID-19, mais aussi la pression fiscale qui étouffe les producteurs.
« Deux grands aviculteurs de Yaoundé, totalisant près de 200 000 pondeuses par an, ont dû fermer leurs portes », déplore Ichakou Albert, spécialiste en aviculture et président de l’ordre national des vétérinaires du Cameroun.
La situation est d’autant plus préoccupante que 65 à 70 % des œufs consommés au Cameroun proviennent de la région de l’Ouest, rendant le pays vulnérable aux perturbations locales et régionales.

L’œuf, un aliment complet à protéger

Les nutritionnistes présents à la célébration ont rappelé les multiples vertus de ce « super-aliment » : riche en protéines, en acides aminés essentiels, en vitamines et en minéraux, l’œuf demeure un aliment complet pour toutes les classes sociales.
« Protéger la production locale d’œufs, c’est protéger la santé publique et la sécurité alimentaire », a insisté Hilaire Mbiatat, nutritionniste à l’hôpital général de Douala.
Alors que la consommation mondiale ne cesse de croître, les acteurs de la filière camerounaise appellent à une politique nationale de soutien à l’aviculture entre autres, la baisse de la fiscalité, la stabilisation des prix du maïs ainsi que le renforcement des programmes de sensibilisation à la valeur nutritionnelle de l’œuf.
Loin d’être un simple produit de consommation, l’œuf apparait comme un indicateur du niveau de résilience alimentaire d’un pays, car derrière chaque œuf, c’est une chaine entière de l’éleveur au consommateur qui bat au rythme des défis économiques, sanitaires et nutritionnels du pays.

AMIRA NGOUSSA (Stg)

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