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novembre 30, 2024
Fleuve_Ntem,_région_du_sud_Cameroun_(forêt_tropicale)

Le cours d'eau le plus profond du Cameroun

Conséquence, la couverture d’électricité dans le Réseau Interconnecté Sud du Cameroun est affaiblie. Ce qui entraine de graves dommages sur les vies des populations qui tirent sur Energy of Cameroon. Quand ce n’est pas le délestage qui grille les appareils, c’est la mauvaise qualité du carburant qui gâte le groupe électrogène. Certaines entreprises ne savent plus à quoi s’en tenir.

Plus une seule journée ne passe sans que l’électricité ne soit coupée dans x ou y ville qui dépend du Réseau Interconnecté Sud du Cameroun. La période d’étiage actuelle sur le fleuve Ntem, en dehors d’impacter négativement le calendrier de production et de distribution d’énergie hydroélectrique, cause de lourdes conséquences sur la vie des populations. La productivité au travail est diminuée, les appareils électroménagers en paient le prix, bref, le train de vie est au ralenti.

« Nous mourrons de chaleur, ce qui impacte la qualité du sommeil et le rendement au boulot le lendemain. Le délestage nous grille des appareils, et les provisions du frigo en prennent un réel coût. Conséquence ça fait des dépenses supplémentaires pour remplacer les provisions détériorées, et les nourritures détériorées nous font mal au ventre. Du coup obligé de dépenser pour des médicaments. Sur le plan professionnel, je ne peux produire des émissions et respecter les délais de diffusion ! C’est contre-productif ! Pareil pour ma compagne qui n’arrive pas à livrer des commandes à temps ! Mais on continue de charger le compteur prépayé quand la consommation arrive à son terme »., assène Fidjil, animateur dans une télévision locale.

Une salle de commande à la centrale de production d’énergie à Édea

« Sonatrel informe Enéo »
Ce qui a débuté au mois de janvier pendant la Coupe d’Afrique des Nations 2023, est devenu un véritable cauchemar. À tel point qu’une vague d’indignations dénonçant « l’incompétence d’Eneo » à satisfaire les besoins des populations inondent la toile. On peut souvent lire « Stop Eneo », un hashtag qui est devenu la manière la plus courante de s’offusquer. Sans oublier ce fameux refrain d’Energy of Cameroon : « Sonatrel a informé Eneo qu’elle effectuera des travaux sur le réseau de transport… ». Dès l’entame, on sait déjà qu’on sera privé d’électricité pendant au moins 10 heures d’affilées. « Quand on perd la lumière toute la journée, elle est d’office foirée. N’en parlons pas de l’accès au Wifi qui prend un coût. La seule chose à faire selon moi c’est de s’acheter un groupe électrogène sinon on ne peut rien faire. Mais cela ne simplifie pas les choses car le groupe électrogène a lui aussi son coût. Sans compter les factures régulières que nous recevons chaque mois et qui ne tiennent pas compte des coupures intempestives. Eneo a une facturation vraiment tablée. Si tu as une facture de 100 000 /mois par exemple, avec ou sans les coupures, le montant de la facture reste intact », tel est devenu le quotidien de Marie Christine, cheffe d’entreprise.

L’Etat doit intervenir
Au sujet de la facturation des compteurs, Eneo n’a pas voulu se prononcer dessus pour le moment. Pour répondre aux besoins en fourniture d’énergie hydroélectrique, cela nécessite selon Eneo, une « mobilisation intensive qui générerait des surcouts en termes d’achats de combustibles. Ils sont estimés à 10 milliards de francs pour le mois de février 2024, et 8milliards pour le mois de mars 2024… Le concours financier de l’État est nécessaire. ENEO ne peut pas supporter seule », peut-on lire dans une correspondance adressée au ministre de
l’Eau et de l’Énergie datant du 15 février dernier.

« Nous rappelons également que la responsabilité de notre entreprise ne peut être engagée du fait de l’exonération prévue par les dispositions du contrat-cadre de concession et de licence. Il ressort donc qu’il appartient à l’ensemble des acteurs du secteur de l’Électricité, placés sous la tutelle du Ministère de l’Eau et de l’Energie, de prendre les mesures concertées nécessaires et de faire front commun afin d’assurer autant que possible un service de l’électricité de qualité et de préserver la nécessaire stabilité dont nous sommes tous conscients. », Souligne Amine Homman, Dg d’Eneo.

S’adressant aux patrons d’industries lors d’une rencontre à Douala le 23 février dernier, Gaston EloundouEssomba a rassuré que « Nous avons un déficit de 170 mégawatts pour un système qui affiche même un déficit en période d’hydrologie normale. C’est ce qui fait que le volume de délestages est beaucoup plus important. Avec l’arrivée de Nachtigal et l’amélioration de l’hydrologie prévue vers la deuxième quinzaine du mois de mars, on entrevoit une amélioration de la situation ».

À la fin du mois de janvier, les compteurs prépayés d’Eneo ont été victimes de cyber-attaque. Ce qui a considérablement entaché sa réputation aux yeux de ses consommateurs. D’où les multiples questionnements sur son efficacité.

CLAUDE SANDRA DEUTOU

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