Les Africains doivent prendre des dispositions nécessaires afin de gérer la santé publique pour les populations africaines. Ce message a été au cœur des travaux de la 2ème Conférence internationale sur la santé publique en Afrique qui s’est tenue à Kigali , au Rwanda du 13 au 15 décembre 2022.
Et si on parlait des chiffres ?
Pendant 72 heures, Kigali s’est muée en capitale africaine de la santé publique. L’histoire retiendra que c’est là qu’a été impulsé le « nouvel épisode pour la redynamisation de l’écosystème sanitaire sur le continent africain ». Cette conférence placée sous le thème « reprise post pandémies : l’Afrique à la croisée des chemins » est inscrite au cœur de l’actualité sanitaire mondiale.
Elle a connu la participation d’environ 2500 personnes ; il s’agissait plus précisément des experts, chercheurs, jeunes leaders et des politiques venus de 54 pays d’Afrique et de plus de 90 pays à travers le monde. Ce qui donne de soutenir que « la Conférence sur la santé publique en Afrique est d’un intérêt incroyable pour l’Afrique et le monde entier.
Cette conférence a n’en point douter est plus jamais nécessaire » a relevé le Pr Senait Fisseha, Co-présidente de la CPHIA 2022 et par ailleurs Vice-présidente de la fondation Susan Thomson Buffet. La cartographie des présences fait état du taux de participation suivant ; 7,8 % pour l’Europe, 0,2% pour l’Asie, 4,5 % pour l’Amérique du Nord ; avec 0,2 % pour Moyen-Orient, environ 0,1 % pour l’Amérique du Sud et l’Australie. L’Afrique domine le tableau avec un taux de représentation de 87,1%.
La conférence sur la santé publique en Afrique a connu 34 sessions subdivisées en 9 plénières scientifiques, 14 sessions parallèles, 9 sessions de résumés, 2 sessions spéciales ; 165 modérateurs ; 50 présentations orales ; plus de 175 présentations visuelles ; près de 56 événements parallèles en présentiel et 3 événements parallèles virtuels.
L’urgence d’un nouvel ordre
Elle s’est déroulée dans un contexte particulier ; celui des réalités liées aux conséquences directes et indirectes du passage de la pandémie a Covid 19. Les experts se sont montrés unanimes à l’idée selon laquelle, l’importance d’une préparation pour anticiper ce type de situation n’est plus à démontrer. Cependant il est clair que celle-ci sera « dépendante de la collaboration.
C’est la raison pour laquelle, nous travaillons avec le Centre Africain de Contrôle et de Prévention des Maladies CACM afin de renforcer le système de défense du continent contre les épidémies et pandémies » a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé dans une vidéo pré-enregistrée et diffusée durant la cérémonie d’ouverture de la conférence. L’idée ici étant de motiver les Africains à trouver par eux même les solutions prioritaires, favorables à un système sanitaire de haut vol.
Le CACM a profité de cette occasion pour interpeller les parties prenantes au sujet de l’urgence d’un nouvel ordre de la santé publique. Un concept qui vise à assurer l’élaboration des systèmes de santé efficaces avant, pendant et après la pandémie a Covid-19. Concernant cette rencontre les espoirs ont été clairement formulés. Il y a un désir visible d’« utiliser cette extraordinaire conférence comme plateforme pour élever et faire progresser la voix et les solutions africaines de santé pour les années avenir » a précisé Pr Senait Fisseha.
D’une conférence à un mouvement !
Cette approche va avec des impératifs qu’il a semblé convenable d’évoquer sans détour. Difficile de faire autrement. Chacun et tous sont appelés à mettre la main à la patte. « Les pays du continent sont appelés investir collectivement dans une gouvernance plus solide des systèmes de santé y compris la collaboration multisectorielle au sein des pays » a affirmé Dr Ahmed Oumar Ogwet, Directeur par intérim du Centre Africain de Contrôle et de Prévention des Maladies. Pour Dr Sabin Nsanzimana, ministre rwandais de la santé cette Conférence Internationale sur la santé publique en Afrique « mettra en lumière cette nouvelle approche de la santé publique sur le continent. »
De son point de vue, « il est clair que les épidémies récurrentes mettent en évidence les lacunes de nos systèmes de santé. » L’impératif de l’heure est que les leaders du secteur de la santé publique présents à ce rendez-vous puissent trouver des voies et moyens, un terrain d’entente favorables« à la construction de systèmes plus résilients qui permettront à nos pays de mieux lutter contre les maladies infectieuses et non transmissible ». Au vu de cette dynamique, le Pr Senait Fisseha a tenu à relever que la Conférence Internationale sur la santé publique en Afrique n’est plus qu’une une conférence; « c’est désormais un mouvement ». L’Afrique bouge ! La Zambie est déjà prête pour accueillir la session 2023 de l’évènement.