MŒURS
Selon une source policière, Hervé Bopda a été interpellé par la police à l’aube de ce 31 janvier au quartier Bonaberi 4 étages à Douala. Là bas, il se reposait aux côtes d’une jeune femme d’une vingtaine d’années. Le couple de circonstance avait passé leur nuit dans un motel de la place, appartenant à un de ses amis , a-t-on appris des sources sûres. Le propriétaire du motel, Hervé Bobda et sa compagne ont immédiatement été conduits au siège de la Police judiciaire de Bonanjo. Cela faisait déjà plusieurs jours que Hervé Bopda, se sentant traqué par les activistes dans les réseaux sociaux, s’était établi à cet endroit, lui dont la réputation se noircissait de plus en plus chaque jour, depuis les premières déclarations sur les réseaux sociaux des jeunes femmes l’accusant de viol, d’harcèlement sexuel, proxenétisme pour ne citer que ces maux-là.
Le code pénal
« Menace à main armée, escroquerie, harcèlement sexuel », voilà entre autres quelques motifs de la plainte déposée par le cabinet d’avocats Universal Lawyers and Human Rights Défense auprès du tribunal militaire, contre Sieur Hervé Bopda. Pour l’instant, le présumé « prédateur sexuel » comme ils l’ont surnommé sur le digital, est inquiété surtout pour le mobile de « menace à main armée et port illégal d’armes ».
Pour ce qui est du premier chef d’accusation, « l’intéressé devra produire un permis et ainsi qu’une assurance de port d’armes aux enquêteurs », nous explique Me Donatien Angono Endougou. Quoique la loi camerounaise instruit aux personnes civiles détentrices d’une arme à feu, de la protéger et de bien la dissimuler car elle ne devrait pas faire l’objet de publicité. L’article 237 du code pénal prévoit dans ce sens « un emprisonnement de 03 mois à un an et d’une amende de 50 000 à 300 000 francs ou de l’une de ces 2 peines seulement celui qui, sans autorisation légalement requise, fabrique, exporte, importe, détient, cède ou vend une arme ou des munitions ».
Cette première interpellation de Hervé Bopda arrive au moment où une vague d’indignations et de dénonciations inondent la toile. Entre des séries de témoignages aussi accablants les uns les autres, et des personnalités à l’échelle internationale qui continuent de « faire du bruit » pour que le quarantenaire soit jugé et que les présumés victimes soient indemnisées.
Pas intouchable
Au Cameroun, le Ministère de la promotion de la Femme et de la Famille encourage les victimes à déposer des plaintes. Pour Nathalie Yamb, activiste politique, c’est une bonne progression qui permettra au concerné « lui même de voir qu’il n’est pas intouchable ». À sa suite, de nombreuses associations féministes voient en cette interpellation, une première réponse aux plaidoyers des victimes. « Je suis satisfaite de cette première étape de la marche vers la justice. La voix des victimes portée par le peuple à l’échelle mondiale a été entendue. Cela prouve que lorsqu’on se mobilise pour une cause, les choses se mettent en marche. J’espère que ceci va mener à son enfermement définitif, afin qu’il ne puisse plus faire du mal à autrui. Et la douleur que les victimes ont ressentie ne sera peut-être pas apaisée, mais sera soulagée » , a fait savoir Suzanne Mveng, de l’association « Elles rayonnent ensemble ».
Si le « tribunal » des femmes et celui des réseaux sociaux font de cette affaire la leur, la police judiciaire permettra d’y apporter d’éclaircie, c’est ce qu’on espère .
CLAUDE SANDRA DEUTOU