novembre 5, 2024
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Nobert Zongo, journaliste burkinabè d'investigation

Au moment de sa disparition tragique, Norbert Zongo avait 49 ans. Son journal, l’hebdomadaire, L'Indépendant était essentiellement destiné aux investigations. Au moment des faits, le journaliste enquêtait sur le meurtre du chauffeur de François Compaoré. Sa voiture avait été retrouvée calcinée dans un petit village au sud du pays, avec à son bord trois de ses compagnons. Les différentes enquêtes menées avaient conclu qu’il ne s’agissait pas d’un accident.

Le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative française a validé, vendredi 30 juillet, l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso. Il est le jeune frère de Blaise, ex-président de la République déchu de ses fonctions en octobre 2014. François Compaoré était mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat, le 13 décembre 1998 du journaliste d’investigation Norbert Zongo. Le Conseil d’État français a rejeté le recours formé par François Compaoré contre le décret de son extradition signé en mars 2020 par Édouard Philippe, alors Premier ministre français.

Au moment de sa disparition tragique, Norbert Zongo avait 49 ans. Son journal, l’hebdomadaire, L’Indépendant était essentiellement destiné aux investigations. Au moment des faits, le journaliste enquêtait sur le meurtre du chauffeur de François Compaoré. Sa voiture avait été retrouvée calcinée dans un petit village au sud du pays, avec à son bord trois de ses compagnons. Les différentes enquêtes menées avaient conclu qu’il ne s’agissait pas d’un accident.

La famille de Norbert Zongo avait saisi la justice burkinabé pour meurtre. Blaise Compaoré était aux affaires. Tout comme pour l’assassinat de Thomas Sankara, la justice aux ordres avait de la peine à dire le droit sur cette affaire, en dépit des faits et témoignages qui accablaient le jeune frère du chef de l’Etat, considéré́ à l’époque comme un intouchable. Cette justice avait même classé ce dossier en 2006 avec la mention « non-lieu », en faveur du mis en cause. Mais la famille de Zongo n’a jamais baissé les bras. Elle est parvenue à faire rouvrir le dossier à la faveur de la destitution de Blaise Compaoré. Elle a obtenu du coup un mandat d’arrêt international contre François Compaoré.

François Compaoré avait été arrêté́ à l’aéroport parisien de Roissy en octobre 2017, en exécution du mandat d’arrêt émis par les autorités d’Ouagadougou. Il a déclaré́ après la décision de la justice française, qu’il « est prêt à faire face, dans la dignité́, dans l’honneur et avec responsabilité́, à la justice burkinabè ». Cette déclaration de François Compaoré arrive malheureusement tard. Pendant 23 ans, il a utilisé́ ses réseaux et son influence pour obstruer le travail de la justice. La révélation de la vérité sur cette disparition du journaliste était quasiment impossible. Le monde de la presse, au-delà des frontières de l’Afrique, avait pourtant réclamé justice, en vain. Main- tenant, c’est chose faite. C’est une immense victoire !

Les hommes politiques sont aux affaires pour un temps ; la justice, elle a tout son temps. Elle se prononce sur les actes des politiques en son temps. Lorsque les premiers parfois aux cerveaux de moineau ont posé́ des actes répréhensibles du temps de leur gloriole, ils oublient souvent qu’un jour, ils n’auront plus le parasol du pouvoir ; vient alors le temps de la justice. Elle devient implacable. Les Compaoré vont apprendre, un à un cette vérité, cette leçon de la vie qui est valable pour tout le monde : l’humilité́, l’humanisme, la probité́, le sens de l’État.

On peut être aux affaires et rester un Homme parmi les hommes et à leur service et non à les sévir. Par cette leçon, Norbert Zongo est vengé.

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