Le Calame : Votre chanson fait un tollé médiatique dans le monde. On la joue dans les églises, les bars, les boîtes de nuit, les mariages, les campagnes d »évangélisation. Vous vous attendiez à un tel succès ?
Aurélien Saniko
On ne s’attend jamais à un succès pareil. On sème, et le Seigneur fait le reste. C’est une chanson qui a été chantée en signe d’action de grâce. J’ai grandi dans une famille chrétienne, mes parents nous ont inculqués cette valeur. Déjà au lycée, je faisais déjà des concerts. La musique coule dans mon ADN. J’étais enfant de coeur à 10 ans et à 13 ans, j’ai été bien malade, j’ai perdu la mémoire, une maladie neurologique, et sans prendre des médicaments. J’ai fait un an sans aller à l’école et un an plus tard, j’ai retrouvé la santé, on disait que c’était une maladie mystique, et que seuls les marabouts pouvaient la guérir. Mes parents ne connaissaient pas les marabouts.
Vous êtes guéri tout de même sans traitement
Oui. Après ma guérison, j’ai voulu rendre grâce à Dieu, mais Je n’avais pas d’argent. Je me suis rapproché du père spiritain suisse, le père Richard Elie, de regretté mémoire. Je lui ai dis que je veux dire merci à Dieu. Il m’a dit, mais Aurélien, prends ton piano et compose : « Comment ne pas te louer Jesus » est venu. On a fait des enregistrements et deux jours après, avec la présence des choristes de ma paroisse, on a pris du temps pour chanter.
Et la lumière fut !
Après mon baccalauréat, je suis entré au Séminaire pour remercier et servir le Seigneur à ma manière. Je me suis dis, avec les grandes voix à l’instar de Longue Longue, Serge, etc. ils m’ont conseillé de sortir un CD et de composer encore d’autres, en 2003 lorsque je sors le premier CD, les internautes ont liké et le CD s’est endormi aussitôt. Quelques années plus tard, en 2022, apothéose, un succès total. Je l’ai composé, pour moi, pour vous, car chacun d’entre nous est un miracle, et chacun s’est déjà retrouvé un jour au fond du goufre et s’est vu relever par une lumière. C’est le miracle. Cette lumière vient de Dieu.
Et vous dites Merci à Dieu !
« Comment ne pas te louer Seigneur Jesus« , est une manière de dire merci à Dieu pour ses bienfaits. Pour moi, c’est toujours important de dire merci au Seigneur. Il faut s’arrêter pour rendre grâce à Dieu. Je ne m’attendais pas à un pareil succès, nous le devons à Dieu.
Lorsqu’une chanson connait du succès, on pense au profit.
Vous savez, en Europe où j’officie, les artistes vivent de leur art. Je perçois mes perdiems, mes droits d’auteur chaque mois que je partage pour les causes humanitaires d’une part, et d’autre part, je m’occupe de ma congrégation. Aussi, je garde une infime partie pour moi-même pour mes petits besoins, par exemple m’offrir une belle montre, un autre piano, bref me faire plaisir aussi.
La révalorisation de votre chanson, vous arrange ?
Ma chanson a été remixée non seulement par les jeunes, mais aussi des grands DJ à l’instar de Pop saint Claire David Gettar, les DJ américains, les DJ camerounais, les jeunes et mêmes certaines congrégations, les musulmans, etc. Ma chanson a dépassé la sphère religieux pour se retrouver la où on ne chante pas, les boites de nuit, les athées, les églises de réveil, avec des guerres partout dans le monde en Irak, en Ukraine, les conflits intercommunautaires, ma musique aide à adoucir les moeurs. pour faire taire les conflits, les guerres. Il ya un miracle car ma chanson a transcendé le monde, car elle est chantée et dansée dans les endroits où on ne prie pas, par les autres religions que les catholiques, c’est un miracle.
Il a su allier la musique, le chant et l’évangile
La vie d’un prêtre c’est la solitude. Cette solitude qui me gêne et donc composer des mélodies, les chanter me fascine. Je voyage beaucoup dans le monde entier, et étant curé et star, la musique permet au prêtre que je suis de porter la bonne nouvelle et évangéliser davantage. Je dis Jesus dans la musique et j’exhorte aujourd’hui que les autres prêtres fassent de la musique. On dit qu’en Europe, les paroisses sont vides, la mienne est toujours pleine. Je prêche en même temps, je chante, je danse, je rends mon aumônerie gaie, vivante joyeuse et transmets ma joie en Jesus-Christ. Je dis merci à l’Archevêque métropolitain de Yaoundé Mgr Jean Mbarga, d’avoir organisé ma campagne et ma tournée africaine. Il m’a dit que je représente déjà le Cameroun en Europe, pourquoi ne pas venir au Cameroun pour chanter avec nous, d’où ma venue ici.
Votre repertoire musical
J’ai beaucoup de chansons, 08 chansons, trois ans après, j’ai sorti 16 chansons, et cinq ans après, j’ai fait 4 chansons, j’ai d’autres chansons à savoir « Seigneur mon Dieu tu es mon papa, Seigneur mon Dieu, tu es mon roi…’ » qui est aussi une très belle mélodie. Je compte 20 chansons dans mon actif. En étant curé, je suis expert comptable et le prête à le temps pour composer les mélodies. Le journaliste de Canal+ m’a dit que je suis une star et la musique me fait bien passer le message évangélique, les pasteurs, les prêtres doivent faire de la musique pour bien enseigner la parole de Dieu. Chanter, c’est prier deux fois.
La question des droits d’auteur est respectée en Europe.
En ce qui concerne les droits d’auteur, je vis en Europe, et la question des droits d’auteur est respectée. Je ne me plains pas de ce côté, et mes royalistes, je les-verses dans les SBL C’est-à-dire les ONG, les fondations, bref, pour les causes humanitaires, et aussi pour m’entretenir et couvrir mes charges personnelles, c’est légitime.
J’aimerais participer activement, pourquoi ne pas être dans un bureau, davantage être à la tête pour solutionner les problèmes des droits d’auteur, pas seulement les musiciens, aussi les journalistes qui sont aussi des artistes; Canal+ m’a donné près de 5 000 mille euros, pour m’inviter à participer dans une émission, mais ici, c’est tout le contraire. Pour faire la promotion, c’est l’artiste qui paye. La prochaine fois, je vais mieux m’organiser dans ce sens.
Un homme de Dieu à la tête de la SONACAM
Peut-être un homme de Dieu pourrait être une solution pour mieux manager la société de gestion collective des droits d’auteurs dans la musique. Il faut un prêtre pour inculquer l’esprit d’aide et de partage. Les artistes doivent s’organiser pour avoir leurs droits d’auteur. Je vis en Europe et chaque mois je perçois mes droits d’auteur. Je constate amèrement qu’ici, pour faire la promotion d’un artiste, il faut qu’il paye, or en Europe, c’est plutôt la chaîne qui t’invite qui te paye pour mon passage. Donc, il ya encore tellement à faire dans ce domaine au Cameroun. j’aimerais vraiment participé pour redorer le blason en ce qui concerne les droits d’auteur. Pourquoi on élit tel à la tête de la SONACAM, (Société nationale camerounaise de l’art des droits d’auteur) cela ne marche pas, on met un autre, toujours rien. Donc, j’aimerais vraiment faire partir de l’étude et participer à la prise des solutions palliatives pour améliorer les conditions
Merci Le Calame et l’auteure de cet article. Je me suis régalée e lisant. Belle découverte !
Vraiment super cet article
Très bel article. Je le découvre grâce à vous. Merci bien.