CEMAC
En parcourant les différents chapitres du budget du Gimac pour l’exercice 2024, il apparait clairement que les indemnités de cessation d’activités du Directeur général ont été calculés et pris en compte. Ce qui signifie qu’au 30 avril de cette année, Valentin Mbozo’o ne devrait plus faire partie des effectifs du Gimac. Pourtant, l’intéressé vaque sereinement à ses occupations dans l’entreprise.
En effet, le Comité de direction du Gimac que préside le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale fixe au Directeur général de cette structure un mandat de 03 ans renouvelable par la volonté du gouverneur, en fonction des résultats produits par la direction générale du Gimac. Valentin Mbozo’o avait été désigné le 20 novembre 2012 à Malabo en Guinée Equatoriale pour conduire cette nouvelle structure. Le Gimac est en fait né d’une fusion de l’Office monétique de l’Afrique centrale basé à Yaoundé au Cameroun, et la société monétique de l’Afrique centrale établie à Libreville au Gabon.
Mandat échu
L’objectif assigné alors à ce nouveau né est de « promouvoir le développement de la monétique en Afrique centrale… démocratiser la carte bancaire en Afrique centrale, effectuer les opérations de paiement et de retrait avec facilité. », selon son tout premier et actuel Directeur général. Depuis ce temps, le mandat du Directeur général du Gimac a été reconduit tacitement 04 fois, soit parce que son rendement convenait au gouverneur de la Béac, soit tout simplement parce que ce dernier fermait les yeux pour ne pas voir les échéances échoir.
Aujourd’hui, la situation qui se présente à Valentin Mbozo’o est particulière : en avril 2020, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, alors gouverneur de la Béac, avait des relations étroites avec Valentin Mbozo’o. Il n’avait pas trouvé nécessaire de mettre un terme à son mandat le 03 avril 2023 comme il aurait dû le faire. Celui-ci est resté, assis sur une chaise éjectable à tout moment, sur simple décision du Comité de direction.
Âge de la retraite
D’autres maux sont venus obstruer la quiétude de Valentin Mbozo’o : depuis le 25 mars dernier, quelques cadres du Gimac, des expatriés notamment, ont adressé au Directeur général, une lettre pour dénoncer ce qu’ils qualifient « d’errements de gestion, de frustrations, de discriminations, des injustices » que les non-camerounais subiraient au sein du Gimac, venant du Directeur général.
Cette situation a fini par installer un climat délétère au sein de l’entreprise. Le Gimac est ainsi paralysé, non seulement par une crise de gouvernance, mais il a aussi à sa tête un Dg qui n’a plus de mandat valide. Il est par ailleurs atteint par l’âge de la retraite. Il revient maintenant au président du Comité de direction, Yvon Sana Bangui, de réunir cette instance pour procéder à la désignation d’un nouveau Dg à la tête du Gimac. Il en va de la nécessité de cet acte pour ramener la sérénité au sein de cette instance de la monétique sous régionale.
ADAMOU GARBA