SENSIBILISER LA PRESSE
18 journalistes de différents médias, venus de Bamenda, Foumban, Yaoundé et Douala pour participer à une formation avec pour objectif de mieux préparer l’élection présidentielle de 2025.
Pendant 3 jours, c’est autour d’une table ronde que les échanges se sont fait avec les deux formateurs consacrés pour les ateliers. C’est l’occasion pour eux, d’en apprendre plus sur de nombreux sujets parmi lesquels : les principes du reportage en période sensible, accompagné des exercices pratiques. Il a aussi été question d’explorer les considérations éthiques dans les reportages et naviguer dans la désinformation et la propagande.
Une occasion de faire un rappel sur les différentes causes de la « crise anglophone » qui reste, jusqu’ici non résolue. Franklin Sone Bayen, l’un des formateur, a mis un accent sur le développement politique électoral en remontant aux années 1975, période à laquelle l’actuel président Paul Biya était premier ministre du Cameroun.
Rendre compte de la vérité
Cette formation intervient comme une sonnette d’alarme pour les journalistes, afin qu’ils ne rendent compte que de la vérité. Le problème de rémunération des journalistes pourrait être un frein pour le bon déroulement des élections. C’est ce qu’explique Eugene Nforngawa, formateur des journalistes : « on oublie souvent de prendre en compte la situation financière des journalistes elle peut être une source de problèmes en ce qui concerne ces élections. Nous sommes dans un pays où les médias ont beaucoup de problèmes surtout de capacité économique, une situation qui peut ne pas être favorable pour la construction de paix ».
Ajouté à cette difficulté il mentionne également le problème de la formation des journalistes « le journalisme est un métier libre. On n’a forcément pas besoin d’aller dans une école de journalisme pour devenir journaliste c’est une notion qui est acceptée partout, donc il y’a certaines personnes qui arrivent dans le métier sans savoir ce qu’il faut faire ni comment le faire ».
Selon La Fortune Tambah, bénéficiaire de la formation, : « l’impact de cette formation s’établit à plusieurs niveaux. Les enseignements ont permis de faire resurgir des éléments déjà connus, mais qui s’étaient refoulé par manque d’application sur le terrain». «Cette formation nous a montrer l’importance et la nécessité de respecter tous ces principes là pour limiter les dégâts dans la société, parce que nous en tant que journaliste nous avons notre part à faire pour la construction de la paix dans notre pays » ajoute-t-elle.
Une formation avant-gardiste
Dans l’objectif de renforcer les aptitudes des journalistes reporters dans un climat de tension, cette session marque le début d’une série de formation des journalistes. Suite à plusieurs constats fait pendant les précédentes élections, Defyhatenow s’appuie sur ces éléments pour contrer la désinformation et promouvoir la paix. « Les élections ont toujours été le moment idoine pour les entrepreneurs du conflit et des violences de pousser des discussions qui ne favorisent pas un contexte de paix. Pendant les périodes électorales, même les journalistes formés se jettent souvent dans les sujets qui peuvent mettre la société à feu et à sang » mentionne Desmond Ngala, chef de projet National pour Defyhatenow.
Les avancées technologiques, la vulgarisation des nouveaux réseaux sociaux, dans la quête de visibilité avec pour soucis de décrédibiliser un candidat en faveur d’un autre, en cette période, font monter en puissance la désinformation. « Au sortir de ce début d’échange, nous invitons les journalistes à éviter les polémiques, ne pas s’emballer dans des discours politiques, relayer la vraie information et donner la parole à presque tout le monde » interpelle Desmond Ngala.
RACHEL LÉA DJEUNGA