« Cela ne me paraît pas manifeste », a-t-elle déclaré en répondant à la question de savoir si les Américains étaient parvenus à affaiblir la Russie. « Bien sûr il y a eu huit paquets de sanctions. Il y a une guerre économique qui est menée depuis 2014 qui visait à affaiblir la Russie. Vladimir Poutine cherchait à faire en sorte que ces paquets de sanctions n’affectent pas trop la population russe », a précisé l’experte.
« Aujourd’hui la Russie n’est pas isolée contrairement à ce qu’on pensait. En revanche l’Occident est en butte à une accélération de la consolidation d’un agrégat de pays qui veulent que l’Occident mette un pied à terre et arrête de se prendre pour Hégémon mondial », a souligné Caroline Galacteros.
Elle a rappelé que la première révolution orange en Ukraine datait de 2004. « Cela fait très longtemps que l’on cherche nous, les Occidentaux, à faire basculer l’Ukraine dans l’autre camp, à la faire entrer dans l’Ue et dans l’Otan et c’est ça quand même la ligne rouge russe qui a été amplement expliquée et réexpliquée. La Russie a passé un temps considérable à dire que ce n’était pas possible. Nous ne pouvons pas avoir des armes, des bases de l’Otan, des missiles basés sur le territoire ukrainien et menaçant directement nos frontières et notre territoire », a rappelé Caroline Galacteros.
Selon elle, la Russie a dû entamer l’opération militaire spéciale car autrement les forces ukrainiennes qui menaient une guerre de tranchées contre les républiques du Donbass auraient sûrement passé à l’attaque. « Moscou aurait dû réagir à cette situation au lieu de l’anticiper », estime Caroline Galacteros.
L’experte est persuadée que l’Ukraine préparait une offensive contre le Donbass. « Trois semaines avant le début de l’opération russe les bombardements sur le Donbass ont recommencé, on voyait des mouvements de troupes qui arrivaient, les avions, les rotations qui préparaient cette action militaire ukrainienne contre le Donbass ukrainien mais russophone. Car en fait c’est ça, c’est l’antislavisme qui est en cause. Quand on dit les ukro-nazies, ce n’est pas simplement pour les diaboliser, ce n’est pas seulement en pensant aux liens qu’ils ont pu avoir avec les régimes nazis et les bandéristes, mais derrière toute cela il y a un antislavisme primitif », souligne Caroline Galacteros.
L’experte a tenu à rappeler que l’objectif de la Russie était la démilitarisation de l’Ukraine. Selon elle les Russes espèrent que les Ukrainiens « vont un jour se rendre compte qu’ils sont dirigés par une clique qui se moque totalement de leurs intérêts et qui est dans un jusqu’au-boutisme suicidaire dont les malheureux Ukrainiens sont des victimes immédiates »