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octobre 1, 2024

Il est permis de rêver grand

La Can 2021 au Cameroun est un gros évènement que le pays n’organisera plus avant 50 ans. Nous n’avons peut-être pas un Jean-Paul Goude au Cameroun, mais nous avons un Nana Payong, nous savons ce qu’il est capable de faire. Nous avons un Yannick Noah, un Richard Bona, une Charlotte Dipanda, un Samuel Eto’o Fils... Nous savons combien ces personnes sont populaires à travers le monde. Nous imaginons à quel point, si elles avaient été associées à la mondialisation de la Can 2021, le Cameroun aurait tiré profit pour son image.

Le monde entier découvre (enfin) Jean-Paul Goude en 1989. C’est François. Mitterrand, alors président de la République française qui demande de lui trouver « un excellent metteur en scène », capable de faire des manifestations du bicentenaire de la Révolution française, un « évènement mondial grandiose ».

Jean-Paul Goude est scénographe immigré aux Etat-Unis, quinze ans plus tôt. Au pays de l’oncle Sam, il enseigne la publicité dans les universités ; il impose là-bas les approches européennes dans la création publicitaire. Tout ce qu’il fait et qui est autour de lui devient la « french collection » dans la presse américaine qui reconnait son génie. Il transforme la publicité en scène de théâtre. Il est rigoureux et perfectionniste dans son travail. Les couleurs ont un sens pour Goude. Les couleurs humaines surtout. Il les trouve très prononcées quand il s’agit surtout de la couleur noire. Il se fixe son regard sur Grace Jones. La peau ébène de cette artiste, son corps effilé, sa coupe de cheveux à la garçonnière font le tour des plateaux télé.

Quand Jean-Paul Goude veut enregistrer le rugissement d’un lion pour illustrer un clip, il fait la planque pendant sept jours dans le parc de Serengeti en Tanzanie jusqu’à ce qu’il prenne la voix du fauve. FA l’ouverture des cérémonies du bicentenaire, Jean-Paul Goude estime que seule la voix de la chanteuse d’opéra, Barbara Hendricks (une autre Noire) retentira aux Champs-Elysées, elle chante « La Marseillaise », l’hymne national français. Avec son fort accent du sud des Etats-Unis, l’artiste fait une autre révolution dans la révolution. Il dit « Je ne suis pas publicitaire, je suis un artisan qui fait de la publicité »

This Goude is very good!

La Can 2021 au Cameroun est un gros évènement que le pays n’organisera plus avant 50 ans. Nous n’avons peut-être pas un Jean-Paul Goude au Cameroun, mais nous avons un Nana Payon, nous savons ce qu’il est capable de faire. Nous avons un Yannick Noah, un Richard Bona, une Charlotte Dipanda, un Samuel Eto’o Fils… Nous savons combien ces personnes sont populaires à travers le monde. Nous imaginons à quel point, si elles avaient été associées à la mondialisation de la Can 2021, le Cameroun aurait tiré profit pour son image.

« La communication évènementielle », avec le marketing et la publicité qui l’accompagnent, sont devenus un métier et un business enseignés dans de grandes écoles. La meilleure intelligence voudrait que, face à un gros évènement comme la Can, qu’il faille aller chercher des compétences partout où elles se trouvent, le but étant ici de « vendre » au maximum l’évènement, et par voie de conséquence, le pays. Les fonctionnaires qui sont dans des ministères et à la présidence de la Républiques ont d’énormes compétences ailleurs, mais « l’évènementiel » requiert d’autres subtilités qui ne sont pas toujours à la portée de tous les fonctionnaires. Paul Biya tient à « sa Can » comme François Mitterrand tenait à « son » bicentenaire. Mais, ce qui a manqué au premier, c’était de dire : « Trouvez-moi un meilleur marketiste pour vendre ma Can ». Si cela avait été ainsi, on parlerait toujours du Cameroun et de la Can 2021 pendant les 10 prochaines années.

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