octobre 2, 2024

Makepe, à l’heure où plus personne ne veut suivre le rang.

Comme une mode, gourde à la main, à pied, ou sur des motos, l’on aperçoit des personnes allant à la chasse de carburant. Au même moment, des véhicules et usagers saturent des stations dans l’attente de carburant, nouveaux ou anciens venus, tous prennent la même position

Depuis 3 jours, toute la République vit au ralenti. Douala et Yaoundé, les deux principales villes du pays ne sont plus ravitaillées en carburant. Automobilistes et motocyclistes dorment devant les stations d’essence, dans l’attente du précieux liquide qui leur permettrait de vaquer à leurs occupations. Les autorités se murent dans un silence embarrassé. Elles font par moment des promesses à l’emporte-pièce. C’est la panique !

La population en stand-bail. Axes lourds vides. Les coûts de transport, motos et taxis garés, manque de véhicules pouvant transporter des usagers : c’est ainsi que se présente la capitale économique du Cameroun ce lundi. Tôt cette matinée, certains carrefours sont peuplés de personnes voulant se rendre dans leurs lieux de service. Étudiants et élèves sont désespérés, ils ne peuvent plus aller en cours. Les prix de transport sont excessifs.
Les attentes sont interminables. Certains vont à pied. « Je préfère marcher à pied pour me rendre au travail. Je vais attendre jusqu’à quelle heure ? et je vais payer combien ? »,s’interroge un usager. Dans l’attente, d’autres commencent à désister et se questionnent sur le déroulement de leurs journées : « Je ne pense pas aller à l’école aujourd’hui, je ne peux pas payer 600f cfa pour aller à Ndokoti alors que souvent je paye 250f. Ça fera combien pour que j’arrive au Campus à Ange Raphael ! Et je vais faire comment pour rentrer !? », c’est ainsi que se questionne Grace Mbangue étudiante de 2eme année dans la faculté des sciences économiques et gestion appliquée. Dans cette attente, des questionnements ou chamailleries occupent certains usagers qui n’attendent qu’un moyen de transport accessible et surtout moins coûteux pour commencer leurs journées. « Je suis ici depuis deux heures du matin, il est 10h, je n’ai pas toujours de carburant », déclare Jude, un moto taximan qui attend le carburant dans la station Tradex au lieu-dit parcours vita.

Du parcours Vita

L’interminable attente...


« Je suis sorti tôt dans le but d’avoir un peu de carburant pour amener les enfants à l’école, ils ne sont pas allés parce que je suis encore ici », rajoute -il tout effervescent.
Dans des stations Tradex, aux lieux-dits Parcours Vita et Rhône Poulenc, l’on peut voir un camion-citerne dans chaque station là ravitaillant. Dans l’espoir d’être servis, tous attendent.


Revendeurs
Pendant que certains se bousculent, se chamaillent et se bagarrent, d’autres développent des stratégies pour rentabiliser leurs journées : « Je vends le sachet d’eau à 100f alors que normalement ça coute 50f. C’est une occasion pour moi d’avoir un peu d’argent pour donner aux enfants demain matin, à cette allure on aura le carburant tard et je ne pourrais plus travailler », dit Emmanuel Wandji moto taximen. Dans la foule, certains moto taximen deviennent vendeurs de bouteilles chez ceux qui n’en ont pas ou revendeur de carburant : « je vends le litre à 2000f parce que j’ai souffert pour l’avoir. Il a même fallu que je crée un « couloir » pour avoir le plein donc je dois rentabiliser », déclare un usager anonyme.

RACHEL LÉA DJEUNGA

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