novembre 24, 2024
WhatsApp Image 2024-02-05 at 12.45.34

Yvon Sana Bangui, le pressenti de Bangui

Il aura 50 ans le 25 mai prochain. Il a une expérience de 19 ans passées crescendo dans les arcanes de la Banque des États de l'Afrique centrale. Le data est son jouet, la craie aussi. C'est cet homme que Faustin-Archange Touadera, chef de l'Etat de Centrafrique propose à ses paires pour gouverner la BEAC.

On devrait considérer Yvon Sana Bangui comme « l’homme qu’il faut à la tâche ». Il a touché à tout. Il a posé sa main sur la monnaie communautaire, le franc CFA de la zone de l’Afrique centrale, à la direction nationale et dans les services centraux de la Beac. Mais, pour des mobiles politiques hors des réalités techniques et des convenances consensuelles de la rotation, la République centrafricaine est l’objet (injustement) des pressions politiciennes pour passer ( provisoirement) la main à un autre pays de la Cemac, quand arrive son tour de gouverner la banque d’émission de l’Afrique centrale. À Bangui, on est ferme : « il n’en sera pas question », martèle t-on au palais de la Renaissance, siège des institutions de ce pays.

Université 

Qui est en réalité cet homme que le président Touadera porte sur ses ailles pour le déposer au sommet de la Béac? Lorsque le jeune Bangui rentre du Maroc après son baccalauréat C obtenu dans son pays, il est alors nanti d’une licence en sciences des mathématiques appliquées, d’un diplôme supérieur en Informatique et télécommunications, puis d’un Master en économie et gestion publique, obtenu en France. 

Il commence à dispenser des enseignements à l’Institut supérieur de technologie de l’université de Bangui, et à l’Office national d’informatique. Cela devrait aller de soit: à cette époque, le Pr Touadera, mathématicien, est Recteur de cette université. Il repère le jeune Bangui qui a suivi la même discipline que lui. Le courant passe vite.

Béac

En 2005, Yvon Sana Bangui est engagé à la Béac comme agent d’encadrement supérieur. Il va accéder successivement les fonctions de : chef de service du Centre de compétence  applicative et technique au sein de la direction de l’informatique et des télécommunications. Il sera nommé par la suite, directeur des Systèmes d’informations. Dans une institution qui gère des transactions multiples tant dans la sous région qu’à l’international, cette direction est très sensible. Il y travaille sans heurt. 

Yvon Sana Bangui est un personnage rigoureux, qui pratique un management participatif. Ce sont des atouts qui ne laissent personne indifférent. En 2021, il est promu Directeur central de la comptabilité, du budget et du contrôle de gestion. À ce titre, il est de fait, rapporteur de la Commission budgétaire générale de l’institution sous-régionale; il devient ainsi l’interlocuteur des deux organes de contrôle qui sont: le Comité d’audit et le Collège des Censeurs.

Au- delà des ces multiples responsabilités, Yvon Sana Bangui est souvent appelé à assurer des intérims de haut niveau à la Direction de l’Emission monétaire et de la Circulation fiduciaire, à celle des Systèmes et moyens de paiement, et parfois comme Directeur général de l’exploitation. C’est donc un polyvalent capable des adaptations, qui connaît parfaitement la « maison Beac » au bout de ses doigts.

 Projets structurants 

Yvon Sana Bangui est par ailleurs responsable de divers projets structurants des réformes de la Béac au rang desquels on peut citer notamment:

. La gestion des comptes uniques des Trésors nationaux ;

. La réforme de la programmation monétaire en zone Cémac;

. La refonte de la Centrale des risques bancaires de la Cémac;

. L’élaboration d’une stratégie régionale d’inclusion financière et la mise en place d’un dispositif de suivi et de promotion de l’accès aux services financiers dans la Cémac ;

. La modernisation du système d’information de la salle des marchés, gestionnaire des réserves de change;

. Le plan directeur des systèmes et moyens de paiement en zone Cémac;

Pour Yvon Sana Bangui, « tous ces projets structurants ont pour objectif de hisser la Béac vers les meilleurs standards internationaux et de relever les défis auxquels l’institution est confrontée, afin de garantir la stabilité financière, macroéconomique, et promouvoir la croissance économique et sociale en zone Cémac »

Si le président Touadera jette son dévolu sur ce natif de Bégoua qui a grandi dans la région de la Lobaye et à Mbaïki, c’est que, au-delà d’autres considérations inavouables, c’est l’oiseau rare, c’est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.

XAVIER MESSÈ

Partager l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *