juillet 15, 2024

De la gauche vers la droite : Blaise-Eugène Nsom, Dg du Contrôle général à la Banque; Abbas Mahamat Tolli, Gouverneur en poste; Michel Dzombala, gouverneur de la Béac

Le Directeur général du Contrôle général à la Banque, Blaise-Eugène Nsom, somme Abbas Mahamat Tolli, le Gouverneur en poste de ne plus engager l'institution, car son mandat est arrivé à terme. Le Vice-gouverneur ne le soutient pas. Les chefs d'Etat de la zone doivent vite arbitrer.

Mercredi 07 février au matin, lorsque Abbas Mahamat Tolli arrive à son bureau situé au 15ème étage de l’immeuble siège des services centraux de la Banque des États de l’Afrique centrale au quartier Elig-Essono à Yaoundé, le gouverneur de cette institution d’émission monétaire n’a qu’une idée en tête : répondre à la lettre d’injonction que Blaise-Eugène Nsom, Directeur général en charge du Contrôle général à la Béac lui a fait servir la veille. Dans cette correspondance musclée, le contrôleur général n’est pas passé par quatre chemins pour rappeler au gouverneur que: 

«  Monsieur Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, (alors) président de la Conférence des chefs d’Etat de la Cémac, a signé la décision nommant le 30 janvier 2016 Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Béac pour un mandat non renouvelable de sept ans, avec effet à compter du 06 février 2017… »

Méthode et pédagogie

Dans sa lecture et son interprétation des textes réglementaires de la Béac, Abbas Mahamat Tolli n’avait plus à mettre ses pieds, ni à signer un document au nom de l’institution, dans sa tour en aluminium, qui surplombe la ville, et ceci à compter du 07 février 2024. 

La lettre de Blaise-Eugène Nsom est mise en ampliation au Vice-Gouverneur (à qui il a ordonné sans ambages de gouverner la Béac en attendant la nomination du nouveau gouverneur); aussi au Secrétaire général et au Directeur général de l’Exploitation.

Abbas Mahamat Tolli, dans une rédaction où se mélangent la méthode et la pédagogie et la méthode, informe son collaborateur que sa lettre l’invitant à «cesser ses activités est nulle et de nul effet…, et que seule la Conférence des chefs d’Etat de la Cémac doit nommer son successeur et confier les opérations de passation de service à qui de droit… ». Le Gouverneur constate pour finir que le courrier de Nsom « s’inscrit dans une série de provocations récurrentes. Il promet que cette lettre sera soumises aux organes compétentes de la Béac. »

Esseulé 

Blaise-Eugène Nsom pensait certainement faire plaisir à Michel Dzombala quand il l’invite à « prendre le pouvoir» en sa qualité de Vice-gouverneur. Celui-ci, dans une lettre adressée à Nsom en réaction, il lui écrit :« Je ni souhaite vous rappeler d’emblée que le Gouverneur Abbas Mahamat Tolli a été nommé par la Conférence des chefs d’Etat de la Cémac. Il appartient donc aux plus hautes autorités de mettre formellement un terme à son mandat, notamment lors de la désignation on modde son à qu’Ali successeur, à moins que les organes de décision de la Banque n’en décident autrement, comme ils l’ont fait par le passé dans des cas similaires...En conséquence, les dispositions de votre lettre sont nulles et sans effets… »

« Je souhaite vivement vous inviter à faire preuve de retenue et de discernement dans vos prises d’initiatives. Depuis votre prise de fonction, vous brillez, sous le couvert de l’indépendance de l’audit interne, par un comportement très éloigné des principes du code de déontologie de la direction générale du Contrôle général…»

Blaise-Eugène Nsom est, avec Dieudonné Evou Mekou, Vice-gouverneur, nommé par ailleurs Président de la Banque de développement pour l’Afrique centrale avec résidence à Brazzaville au Congo, les plus hauts cadres camerounais au sein de la Béac. Cet établissement où on retrouve des cadres représentant les six pays de la Cémac était jadis une référence quant à la qualité de ses cadres et son modèle de gestion. Ces étiquettes s’éloignent d’année en année de la Béac. Quand un haut cadre de la Béac ne parvient plus, ni à interpréter les textes qui régissent son institution, ni à lire et à comprendre l’environnement politique dans lequel il vit. C’est pour toutes ces raisons que la Béac connaît de temps à autre des remous pourtant évitables.

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