juillet 21, 2024

« Il est temps d'infliger à la Russie une défaite en Ukraine »

Les députés français ont voté le 12 mars 2024 en faveur de la poursuite du soutien à l'Ukraine. Les membres de l'Assemblée nationale ont voté en faveur de la poursuite du soutien à l'Ukraine dans le conflit qui l'oppose à la Russie.

Au total, 372 députés ont voté en faveur de la poursuite du soutien, principalement des membres de la coalition présidentielle, mais aussi du Parti socialiste, des Écologistes, des Républicains, ainsi que du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot). 99 députés, principalement des membres de la France insoumise et du Parti communiste français (PCF), se sont opposés à la politique actuelle du gouvernement et du président sur le conflit ukrainien. Les députés du Rassemblement national se sont abstenus de voter.

Déboulonnage 

Derrière cette manœuvre de va-en-guerre de l’Elysée, se cache une tactique, celle de se venger contre la Russie qui déboulonne progressivement la France de ses anciennes colonies d’Afrique.

La semaine dernière, Emmanuel Macron est parvenu  à réunir 28 chefs d’Etat et de gouvernement à l’Elysée. Le but de cette rencontre était de convaincre les Européens de soutenir davantage l’Ukraine en lui fournissant des armes et des munitions dans sa guerre contre la Russie. Un consensus est obtenu dans ce sens. Pendant que les délégations repartaient chacune chez elle, le chef de l’Etat français improvise une conférence de presse. Dans de pareilles circonstances, le chef de l’Etat hôte tient une conférence de presse, se faisant accompagner d’un autre chef d’Etat pour marquer le consensus sur les annonces à faire. Que non ! Emmanuel Macron était en solo. Il a déclaré derechef qu’il faut envoyer des troupes européennes au sol en Ukraine. Surpris, tous les autres chefs d’Etat ont désapprouvé les velléités de Macron. Personne ne veut aller en guerre contre la Russie. L’Elysée est isolée. Stéphane Séjourné, le ministre français des Affaires étrangères a tenté d’expliquer les déclarations de son patron: « les troupes au sol, se sont les conseillers, les infirmières etc ». Cela ne convainc personne, la bombe macronienne a été déjà larguée.

Désamour 

La réalité est ailleurs: de tous les pays de l’Otan qui appuient l’Ukraine, après les États-Unis qui fournissent le plus gros lot de l’arsenal militaire, la France est la plus belliqueuse. Paris trouve en cette guerre une occasion rêvée de régler son compte à Moscou « qui ne doit pas gagner cette guerre ». Pourquoi ? A l’ONU, l’Afrique n’a pas voté unanimement derrière la France pour condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie. 

Sur le continent, Paris perd les unes après les autres ses positions de prédilection. Quand elle est chassée, c’est la Russie qui s’installe. C’est inacceptable pour Paris. Les dirigeants politiques français ne font pas une introspection pour se demander le pourquoi de ce désamour. Ils désignent un bouc-émissaire: c’est Moscou. Ce n’est pas vrai. 

Gagnant-gagnant

Les 14 pays d’expression française en Afrique ont toujours vécu en parfaite amitié avec la France. Elle est pour eux une référence et un modèle. Mais en retour, Paris n’a jamais respecté les Africains. Elle les traite avec mépris et condescendance. Elle ne voit pas ces pays grandir et aspirer à autre chose: le respect, la coopération d’égal à égal, et leur soucis de développement. La Russie qui n’a pas de passé esclavagiste et colonialiste. Elle apporte aux Africains un autre discours: pas d’immixtion dans les affaires des États africains, mais une coopération gagnant-gagnant. Ce discours est bien reçu sur le continent. C’est ce discours qui jette progressivement les Africains dans les bras de Moscou. 

Si les dirigeants français acceptent de considérer les Africains comme des partenaires et non comme des dominés, tout redeviendra normal. Mais il est difficile de changer des données culturelles ancrées dans les mentalités. Emmanuel Macron ne digère pas encore la débâcle française en RCA, au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Il pense qu’il est temps d’infliger à la Russie une défaite en Ukraine.

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