juillet 20, 2024

Première de couverture du roman

Le temps n’est pas une prison et la vérité pas une option. Au moyen de son roman « Une saison de l'ombre », Leonora Miano remonte le temps. Ceci, pour balader ses lecteurs dans le but de leur relever les vérités sur un bout du passé.

Ce roman retrace les misères d’une saison peu radieuse marquée par le contact avec les « Hommes aux pieds de poules » (les Blancs). Le roman « Une saison de l’ombre » raconte l’histoire du clan Moulongo et de ses habitants. Le livre commence par des scènes de rituels et de traditions, montrant l’importance des codes et de la morale pour la communauté. Il y a des règles strictes sur la façon d’entrer dans la nuit (dormir) et de faire un songe. Les Ngambi aussi appelés oracles  doivent révéler ce qui est arrivé aux fils disparu, et cela crée des tensions dans la communauté. Les femmes jouissent d’un statut particulier à la ménopause. Ces dernières prennent le taureau par les cornes lorsque la vie ne leur donnait aucun autre choix. Rappelons ici que le clan Moulongo est pacifique et n’a jamais fait couler le sang humain.

Machiavel peu connu 

« Une saison de l’ombre »  est une histoire reportage relevant de l’époque précoloniale. Elle explore et expose les relations entre des peuples ; entre les peuples et leurs voisins, plus précisément  les habitants de la côte du Cameroun, qui sont ici peints avec les couleurs de la prétention et de l’arrogance. On y découvre qu’à cette époque ou Machiavel était peu connu sous les tropiques, les règles de diplomatie y étaient déjà expérimentées pour maintenir la paix. La ruse et le crime n’y étaient pas inconnus.

Cette œuvre qui a un visage d’enquête, montre la place de la nature de la nature et de la spiritualité chez les peuples de la cote au moment où ils entrent en contact avec la civilisation occidentale. Ici, les ancêtres sont vénérés, leur mémoire est honorée, et la vie est considérée comme un cycle perpétuel où la mort n’est qu’un prolongement. La morale et la droiture sont valorisées, et la complexité de la vérité est reconnue.

Les prix

Paru aux Editions Grasset et Fasquelle, à Paris en 2013, « Une saison de l’ombre » est un roman de 291 pages, qui explore les traditions, les relations et les croyances d’une communauté africaine, mettant en lumière la complexité et la richesse de cette culture, sans oublier les confusions locales engendrées par l’arrivée des étrangers. Oui, en lisant ce roman, on peut se rendre compte que cette rencontre fut déformante et dévastatrice.

Léonora Miano est une écrivaine camerounaise, née en 1973 à Douala, au Cameroun. Elle a grandi à Yaoundé avant de partir en France pour poursuivre ses études. Elle a commencé sa carrière d’écrivaine en 2005 avec la publication de son premier roman, « L’intérieur de la nuit », qui a été suivi de plusieurs autres ouvrages, dont « Contours du jour qui vient » (2006), qui a remporté le prix Goncourt des lycéens, et « La saison de l’ombre » (2013), qui a remporté le prix Femina.

WILLIAM TADUM TADUM 

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