DEUXIÈME FORUM DES MÉDIAS
Le tsar Pierre Legrand n’avait pas voulu d’une ville spontanée. Saint-Petersbourg avait été pensée soigneusement, puis dessinée aux souhaits du tsar. Saint-Pétersbourg est ainsi devenue aujourd’hui la ville parmi les plus belles au monde. Nous avons eu le privilège de la visiter le 28 juillet 2023, en marge du deuxième Forum des médias, organisé par l’agence de presse Tass, à l’occasion du deuxième Sommet Russie – Afrique, tenu les 27 et 28 juillet 2023 dans l’ancienne capitale de la Russie, cette ville qui a vu naître le président Vladimir Poutine.
Nous venons de quitter l’Expoforum, où s’est produit pendant 2 jours, les travaux relatifs au deuxième Sommet économique et humanitaire Russie – Afrique. Nous sommes une trentaine de journalistes de plusieurs nationalités ayant pris part au deuxième Forum des médias Russie -Afrique 2023. Nous occupons 2 bus à travers lesquels nous découvrons l’ancienne capitale des tsars. Ensuite, c’est à pied que nos hôtes nous emmènent explorer quelques sites de la ville.
28 juillet 2023
Il est 21 h 20 à Saint-Petersburg. Le soleil n’est pas couché. Il fait un temps de 16 heures sous les tropiques. En cette période d’été, les journées sont longues et les nuits courtes. Tant mieux, nous en profitons. L’air est frais. Ce climat d’été nous rappelle le beau temps qu’il fait à l’Ouest du Cameroun, en cette même période et presqu’à la même heure de la nuit. À la seule différence qu’ici il fait encore jour.
Le paysage est captivant. Les automobilistes, les piétons et les bus, tous roulent sur une circonscription bien définie. Les trottoirs sont spacieux et soignés, bien distincts de la chaussée. On ne se bouscule pas, on ne se marche pas sur les pieds. La rigueur avec laquelle on respecte les feux de signalisation laisse rêveur. Comment s’empêcher toute fois de remarquer le regard curieux des passants dans la rue. Certains dans leurs véhicules, saluent du geste de la main. D’autres semblent plutôt très observateurs à notre endroit. Nous sommes les seuls Noirs dans la rue en ce moment. Notre présence retient immédiatement les attentions. Dans cette ville, les Noirs ne sont pas une espèce familière.
Coup de feu à balle blanche
« De quoi tu rêves le Croiseur Aurore, quand l’aube monte sur la Neva ? ». C’est la traduction française d’un refrain que notre guide prend plaisir à interpréter. Le Croiseur Aurore est le symbole de la Révolution de 1917. C’est dans ce bateau que fut tiré le coup de feu à balle blanche, coup de feu qui annonçait le début de la Révolution. C’est le coup de feu le plus connu dans l’histoire de la Russie. Des récits qui rappellent les temps de guerre, à l’époque où le peuple s’est levé contre le Tsarisme et la situation désastreuse de la Russie dans la Première Guerre Mondiale. Aujourd’hui, ce bateau est devenu un symbole pour les Russes, un musée historique pour les visiteurs.
Accueil
Un accueil chaleureux nous est réservé à bord d’un bateau de plaisance. La visite est guidée par Antoinette, une blonde russe rieuse. Historienne aux yeux gris et à la chevelure courte. Elle parle un français impeccable, sans accent typé. Avec passion et précision, elle explique tout, parfois en chantonnant. Elle raconte l’histoire de chaque bâtiment, de chaque rue, de chaque pont ou de chaque navire. Du pont qui enjambe la Neva, elle dit qu’il est du même modèle que celui d’Alexandre III à Paris. Il se soulève pour laisser passer un bateau, comme le pont sur la Tamise à Londres. Il ne faut pas rester debout quand le bateau passe sous Alexandre III sur la Neva ! Chaque année en hiver, les eaux qui coulent sous le pont, peuvent geler pendant 180 jours maximum. La couche de glace étant d’une profondeur d’un mètre, on traverse la Neva à pied et sur la glace !
Leningrad
Pierre le Grand, fondateur de la ville habitait une maisonnette modeste qui est face au pont de la Neva. Il reste le plus grand tsar que la Russie ait connu. Il était le maréchal de la noblesse qui avait inspiré d’un trident, sa ville. Il traça la ville et la baptisa Saint-Petersbourg. Les légendes racontent également que c’était un petit coquin qui adorait les femmes. Il avait au moins une maîtresse dans chaque ville qu’il visitait. Quelques mètres plus loin, l’hôtel Citytel auparavant dénommé « Leningrad », qui a été consumé par des flammes en 1991, alors que la célèbre chanteuse et écrivaine franco-russe Marina Vlady y séjournait. Elle y a miraculeusement survécu mais la plupart des occupants ont perdu leur vie. Les oligarques venaient acquérir des logements pour être les voisins du tsar et se faire respecter.
Un festin
La belle voix narratrice d’ Antoinette, accrochée à un casque sur nos oreilles, nous caresse les esprits. Elle va d’un bout à l’autre, ne loupant aucun instant de partager ses connaissances immenses avec ses visiteurs. C’est aussi un véritable festin à bord: spécialités culinaires russes arrosées de la fameuse vodka russe, sans oublier les coupes de champagne de même origine, ils symbolisent la joie et l’union des cœurs. Personne ne veut rater l’occasion de capturer l’instant avec son appareil photo. À un moment donné, la culture du journaliste Xavier Messè se joint à celle d’Antoinette. Là-bas, les confrères surnomment le Camerounais « La bibliothèque » du groupe car, emporté par les récits captivants d’Antoinette, elle lui rappelle un certain Joseph Ndiaye. Ce Conservateur du Musée des esclaves de l’île de Gorée au large de Dakar avait l’habitude de conter à ses visiteurs l’embarquement des Noirs esclaves pour leur dernier voyage vers le Nouveau Monde ( les États-Unis d’Amérique).
Xavier Messè trouve en Antoinette, des similitudes avec le talentueux Joseph Ndiaye. A cette comparaison, Antoinette rougi de joie ! Le récit de Xavier Messè intéresse aussitôt Thierno Ahmadou Sy, le Directeur général de l’Agence de presse du Sénégal. Il enregistre le propos, le fait habiller d’images et le balance aussitôt sur les réseaux sociaux ! Un événement de plus !
Spasiba
Il y en aurait encore pour tout un livre pour partager cette expérience unique sous le pont de la Neva. C’est ça l’histoire que raconte la ville de Saint-Petersbourg; chaque coin de rue est un récit, une histoire. Les populations russes connaissent ces histoires; ils connaissent d’où viennent leurs martyrs. Ils ne se retiennent pas de raconter à qui veut l’entendre, leur histoire dont ils sont fiers.
Il ne nous reste plus qu’une seule chose à vous dire : « Spasiba », merci en russe de nous avoir lus.
De retour de Saint-Petersbourg
😻🤌🎊Brava Sasha