SOCIÉTÉ
Secteur des légumes
C’est un autre horizon. La diversité est énorme. Nous avons le Pwem ou les feuilles de manioc, le ndolè lavé et vendu en boule de 100 F, le folong, le nsom, les feuilles d’okok, les épinards, les feuilles de baobab, les feuilles de foléré. Ma’a Agathe, nous présente sa marchandise. « Bonjour la mère, je cherche le gombo, stp. » « Voici le gombo, en tas et découpé en petit paquet de 100 F, ma fille, fais ton choix. » Elle vend aussi du maïs frais, des noix de coco, des aubergines et des vivres.
Des tas de maniocs sont constitués à même le sol ainsi que les bananes plantains, les bâtons de manioc, des miondos, les patates, des ignames, du couscous du manioc, de maïs, et d’autres tubercules sont exposés. Un autre comptoir présente des condiments verts : le sim-nam, le persil, le basilic, le messep, l’odjom, le poireau, le poivron, les carottes, les oignons, l’ail, les courges et les chicons, le piment, la tomate en tas et en cagot. Les prix varient selon les saisons.
Des deux côtés du marché, on a les quincailleries, les alimentations, les échoppes, les salles de jeux : premier BET, les salons de coiffure, les salons de couture, les restaurants locaux appelés « tourne-dos ». Il ya aussi des parfumeries, des boutiques pour la layette, des prêts-à-porter. Qu’est-ce qu’on ne trouve pas dans ce marché ?
Sacré marché !
Il y a tout un secteur aménagé pour le nettoyage de : poulets, chèvres, porcs, cobayes et autres. Les femmes viennent très tôt acheter des boyaux des animaux, les nettoient soigneusement pour faire des petits plats. Certaines les vendent ambulantes dans des marmites bien épicées avec du pain kirikou et d’autres pour les tourne-dos. On aperçoit aussi de jeunes enfants âgés de 12 à 18 ans, de sexe masculin, qui aident les acheteurs et les commerçants à transporter leurs sacs de provisions à l’aide des brouettes. Les autres acceptent 200 F, et d’autres 500 F pour vous « rythmer » jusqu’au niveau de la route centrale ou de votre véhicule.
Petits coups de vol
Ils ne sont pas en reste. Le cordonnier qui vient de coller et coudre ma chaussure décollée par la boue, car, une pluie d’hier a rendu le marché pâteux et coloré des eaux de rigole devenue noire, donc tout le monde patauge dans la boue noire.
Papa Jean, installé dans sa maisonnette, dépanne tout le quartier grâce à son talent. Il nous met en garde qu’il y a des bandits qui font semblant de stopper le taxi en face de l’entrée principale du marché, ils arrachent les porte-monnaies des clients assis dans le taxi. Ces badauds ont eu à voler le portefeuille d’un passant qui détenait son passeport et toutes ses pièces d’identité.
Les populations ont tout de suite réagi et le voleur en question a été arrêté et conduit au poste de police non loin du marché. La personne cambriolée est entrée en possession de ses pièces d’identité. Notre interlocuteur nous signale que les bandits à cet endroit sont devenus de plus en plus rares et que ce sont les jeunes gens des autres quartiers qui viennent organiser les coups de vol au marché de Mvog-Ada.
Le marché de Mvog Ada est un tout-en-un. C’est l’un des marchés très riche et diversifié en matière des produits. Un lieu par excellence de vente et d’achat en gros et au détail, où le pouvoir d’achat reste celui de toutes les bourses, surtout du citoyen moyen. Chacun trouve son compte. Il suffit d’avoir des poumons solides et un nez capable d’inhaler tout genre d’odeurs nauséabondes. Un programme de propreté est mis en place par la Mairie de Yaoundé 5, chaque mardi ; les commerçants font du nettoyage jusqu’à 11 heures. Est-ce que ce programme est respecté ? C’est une autre histoire.
À PROPOS DE MVOG ADA
La descendance de Ada. Qui était donc Ada ? C’est le nom autochtone du lieu nommé. Ada était l’une des femmes de Otu Tamba, lui-même fils de l’ancêtre Tsungui Mballa. Ce sont eux qui ont donné naissance au clan Mvog Ada. Leur lieu d’origine est devenu un quartier populeux de la ville de Yaoundé. De jour comme de nuit, Mvog-Ada grouille de monde : bars successifs, boîtes de nuit font l’animation.
Des maisons en terre cuite ou semi-dure et en parpaing s’y trouvent. Ce quartier héberge la quasi-totalité de la communauté nigériane de Yaoundé reconnue pour son commerce des pièces détaillées des véhicules. C’est aussi Mvog-Ada qu’on retrouve la majorité de Sawa et de Bassa dans la capitale. Parmi les célébrités ayant vécu à Mvog-Ada on peut citer : Jean Miché Kankan, Mekong President, Samuel Eto’o Fils…