juillet 25, 2024

L'ancien Pdt ivoirien Laurent Gbagbo et L'actuel, Alassane Ouattara, au nom d'une cohésion nationale et du développement de la Côte d’Ivoire

« Mon frère Laurent ». « Mon frère Alassane ». Ils s’embrassent. Mains contre épaules. Tête contre tête. Les gestes sont impeccables.

« Mon frère Laurent ». « Mon frère Alassane ». Ils s’embrassent. Mains contre épaules. Tête contre tête. Les gestes sont impeccables. La scène impensable, il y a 10 ans. La paix des braves vient d’être scellée. Le pacte des fraters lie désormais Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo. Même le Covid 19 ne les fait plus peur. Sur le perron du palais de Cocodi, sous les crépitements des flashes des caméras et appareils photos, les deux « frères » se tiennent par les mains.

Ils s’engouffrent dans le palais. Quel marketing politique ! C’est plus qu’une campagne électorale. Alassane Ouattara venait de se positionner efficacement sur l’échiquier politique ivoirien et international comme le maître de la situation. Il a renforcé sa notoriété et optimisé ses gains. Quant à Laurent Gbagbo, après 10 d’absence sur le terrain, il cherche à redynamiser, à relancer son parti, le Front populaire ivoirien (Fpi). C’est ça le repositionnement politique. Une partie de gain pour ces deux lutteurs.

Les mains sur les épaules

La poignée de main d’Ouattara à Gbagbo est la marque de la rencontre entre deux personnalités politiques. Elle était ferme. Elle a marqué la détermination. Elle a marqué la dominance et l’autorité d’Ouattara sur Gbagbo. Elle a marqué de l’affection, de la joie, de l’amour, de l’énergie, de la franchise, de la solidarité … La main sur les épaules des deux hommes politiques a été la marque d’une certaine convivialité. Qui l’y cru ?

Pour des intérêts égoïstes, ils ont mis la Côte d’Ivoire à feu et à sang. Au tableau, plus de 3000 morts. Des per- sonnes ligotées, saucissonnées et calcinées comme des singes. Les filles et les femmes violées. Des milliers d’handicapés, des réfugiés, des villages décimés. Ce sang est encore frais dans les consciences, comme s’il était aspiré par les vampires pour se requinquer.

Le bon

Sans état d’âme, Ouattara a déclaré : « c’est la paix pour notre pays…pour les prochaines générations. » Ces mots, à eux seuls, pouvaient effacer tous les crimes ? Ouattara a fait les bons calculs. Cet ancien argentier de la planète n’est pas bête. Il veut que son cercueil séjourne un jour en Côte d’Ivoire, ses enfants et petits fils avec. En contrepartie, une retraite dorée pour Gbagbo : 10 ans de salaire d’un ancien chef de l’État, villa, voitures, billets d’avion, garde rapprochée… Qui dit mieux ? Ouattara, c’est le bon. Un immense marché de dupe. Ainsi apparait désormais la pacification en Côte d’Ivoire. Le sang des autres a coulé donc pour rien ? Une bonne frange de la population vit encore dans la précarité, la douleur, les pleurs. Et la justice des vainqueurs a emprisonné 3000 adeptes de Fpi.

A l’époque président, La brute Gbagbo avait campé sur ses positions de révolutionnaire. Brute et jusqu’au-boutiste, il n’avait pas vu les aiguilles de sa montre tourner. Les crimes avaient pourtant des commanditaires. Derrière des bureaux aux portes capitonnées et dans les salons feutrés, des stratèges occidentaux, en tête la France et les États Unis avaient assigné un rôle, une mission à Ouattara.

La recolonisation de l’économie ivoirienne a été effectuée sous la puissance des bombardements des avions, des chars, de roquettes. Le sang des innocents a coulé à flot. Le troisième larron, c’est Soro Guillaume. Le mot loyauté n’a pas de sens pour lui. Ce qui compte pour lui, c’est le gain immédiat. C’est lui qui avait craqué la buchette d’allumette entre Alassane et Laurent. Il a joué la carte de la France et celle d’Ouattara. Il attendait son heure. Il suivait son étoile comme les rois mages. Prêt à descendre dans l’arène. C’est un gladiateur hors pair de nature, qui a décapité bien d’autres. Le « général » Ib en sait quelque chose en enfer. Les séismes telluriques sont en train de l’ébranler.

Il sait encaisser et résiste admirablement sous la bourrasque des coups qui pleuvent sur lui. Dans sa gibecière, il garde déjà 20 ans. Ce n’est pas tout. L’estocade n’est pas loin. Pourtant, il n’est pas dupe. Il a compris le message. Une page de l’histoire de son pays vient d’être tournée.

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