juillet 25, 2024
Les médias sensibilisent les populations sur les opportunités que drainent l'intelligence artificielle. Ils doivent aussi encadrer ces populations sur l'usage démesuré de cette nouvelle donne qui fait partie de notre quotidien.

Un défi de civilisation à relever

Un Sommet de l’Union africaine de Radiodiffusion (UAR) en partenariat avec l’UNESCO, s’est ouvert ce 04 mars au Palais des Congrès de Yaoundé. Réunis au Cameroun, de nombreux participants venus du monde s’intéressent au solutionnement des États africains pour aider les médias locaux face à l’intelligence artificielle.

Un parterre de spécialistes des questions technologiques et des médias convergent depuis 02 jours au Palais des Congrès de Yaoundé. C’est sur le thème « Les nouvelles frontières des médias africains : l’intelligence artificielle  », qu’une série de discussions sont animées en guise de sensibilisation sur l’importance d’encadrer l’usage de l’IA au profit des populations africaines. 

Digitalisation d’un État

« Le rôle des médias est la sensibilisation des populations sur les opportunités et les risques liés à l’IA. L’ utilisation de celle-ci place les pays devant des défis d’infrastructure, de la connectivité, de l’interconnexion et du stockage de données. Et même de l’interconnexion entre les pays africains », a souligné la ministre de la Communication du Gabon, Laurence Ndong. 

Tout au long de son discours, elle a insisté sur la « souveraineté des données » des nations africaines qui permettra non seulement de ne plus se résoudre à consommer des solutions de l’IA qui viennent d’ailleurs mais plutôt d’être en mesure de produire des contenus adaptés à notre culture et à nos besoins.

Outil bénéfique 

l’IA est définie comme un ensemble de théories et de techniques visant à réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humain. Ainsi nous pouvons constater à quel point l’utilisation d’un assistant vocal devient un allié très commun, la génération des textes et des solutions aux problèmes en une fraction de seconde par l’IA, vient accompagner les utilisateurs dans leur travail.

Mais si l’IA se veut être un outil bénéfique pour l’Homme, des promoteurs de médias trouvent qu’elle fragilise aussi l’économie de nos entreprises.

« L’IA oui, mais rendons là en Intelligence Africaine. Il y a d’un côté l’IA qui facilite le travail du journaliste. D’un autre celui qui fragilise économiquement les médias. Ceux qui en bénéficient ce sont des grands groupes de technologie. Ils se sont entendus avec les grands médias européens qui ont fait un bloc contre eux, et ils ont compensé ces médias du fait de l’utilisation de leur contenu. En échange de ces engagements qui durent environ 05 ans, ils ont reçu une compensation de 1,5 milliards d’euros. Qu’avons nous reçu nous les Africains alors qu’on utilise massivement nos contenus dans ces outils là?! », insiste Constance Nemale, Pdg de Africa 24. 

« Les médias doivent démystifier ce nouveau concept »

Face à tous ces défis relevés, Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications du Cameroun a déclaré qu’« une collaboration étroite entre le secteur privé, les organisations, la société civile et l’Etat est cruciale pour faire face à ces défis ».

D’ailleurs, l’une des recommandations de l’Unesco auprès des Nations Unis sur l’éthique de l’IA est : « Derrière chaque solution de l’intelligence artificielle, on doit s’assurer qu’il y a la responsabilité humaine ».

C’est justement pourquoi la ministre gabonaise a proposé comme solutions, des mécanismes de transparence pour les systèmes d’IA en particulier dans les systèmes des médias tout en mettant en place des mécanismes de responsabilité en cas de défaillance.

Le Rwanda a inscrit dans les programmes de télévision, la sensibilisation sur l’usage de l’IA. « Les médias doivent démystifier ce nouveau concept de l’IA », rappelle le président de l’UAR, Barore Cléophas.

Dans sa leçon inaugurale, le Pr Jean Emmanuel Mpondi a proposé l’adoption d’une « langue transafricaine » par décision politique, pour l’échange de notre histoire, nos cultures, en nos propres codes. Une tâche que l’on pourrait assigner selon lui à l’IA.

La première journée qui s’est tenue hier, a connu entre autres la participation de nombreux élèves de l’ICT University-Cameroun, de René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication en qualité de représentant du Chef de l’Etat du Cameroun; de Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, de la représentante de la China Média Group (CMG) et du représentant de l’UNESCO.

Dans la continuité, les participants ont rejoint la deuxième journée de travaux ce 05 mars, dans le souci de faire face à ce défi civilisationnel.

CLAUDE SANDRA DEUTOU

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