novembre 18, 2024
<strong>Russie-Mali, une histoire ancienne</strong>

Assimi Goïta et Vladimir Poutine

Le 7 février 2023, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov est arrivé au Mali pour une visite de travail. Il a rencontré le président de transition de la République, Assimi Goïta. Nous avons compilé des informations sur l'histoire et l'état actuel des relations entre les deux pays.

DIPLOMATIE

Les relations diplomatiques entre l’Urss et la République du Mali ont été établies peu après la déclaration d’indépendance (14 octobre 1960). Le premier président du Mali, Modibo Keïta, a visité l’Urss à deux reprises (en 1962 et 1965). Moscou a activement contribué à la formation d’un État malien indépendant. Plus de 10.000 spécialistes maliens ont été formés dans les universités soviétiques. Plus de 5.000 citoyens du pays ont étudié le russe au centre culturel soviétique de Bamako. La coopération militaro-technique comprenait la fourniture de chasseurs MiG-21 et d’hélicoptères Mi au Mali. Plus de 30 accords intergouvernementaux ont été signés pendant la période de coopération.

Le 16 janvier 1992, le Mali a reconnu la Fédération de Russie comme État successeur de l’Urss. En décembre 2003, la Russie a annulé l’intégralité de la dette nationale du Mali (124 millions de dollars).

Contacts politiques

Le dialogue au niveau des ministres des Affaires étrangères existe depuis le milieu des années 1990. Entre 2021 et 2022, les ministres des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Abdoulaye Diop se sont rencontrés à trois reprises. Leurs dernières discussions ont eu lieu en septembre 2022, en marge de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

Le 24 octobre 2019, le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu avec son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta lors du premier sommet Russie-Afrique à Sotchi. Au même moment, le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, s’est entretenu avec le ministre malien de la Défense, Ibrahima Dahirou Dembélé. La ministre de la Promotion des investissements, Safia Boly, a rencontré des représentants de sociétés russes de l’industrie agroalimentaire, des infrastructures et des transports. Un accord de partenariat a été signé à Sotchi entre la Chambre de Commerce et d’industrie du Mali (Ccim) et la fondation Roscongress. En juillet et août 2021 et août 2022, le ministre de la Défense du Mali Sadio Camara s’est rendu à Moscou. Le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré, a participé à la Semaine russe de l’énergie à Moscou du 13 au 15 octobre 2021.

Une délégation de parlementaires maliens a participé à la 137e session de l’Assemblée de l’Union interparlementaire en octobre 2017 à Saint-Pétersbourg et au Forum international sur le développement du parlementarisme en juillet 2019, à Moscou.

En mars et octobre 2022, le Mali s’est abstenu de soutenir les résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies exigeant le retrait des forces russes d’Ukraine et condamnant les référendums russes sur l’adhésion de nouvelles régions. En novembre 2022, le pays s’est opposé à une résolution de l’Assemblée générale sur les réparations et les dédommagements de la Russie pour son « agression » en Ukraine.

Coopération commerciale et économique

Selon le Service fédéral des douanes russe, le chiffre d’affaires commercial entre la Russie et le Mali en 2021 s’est élevé à 89,3 millions de dollars, soit 22% de plus qu’en 2020 (73,2 millions de dollars). Les exportations de la Russie vers le Mali se sont élevées à 88,7 millions de dollars et les importations de la Russie en provenance du Mali à 654.000 dollars. Les exportations comprenaient des céréales, des engrais, de la production militaire, des réacteurs nucléaires, des chaudières, ainsi que des équipements et des dispositifs mécaniques. Les importations ont été dominées par les fruits et les noix.

La situation politique intérieure instable impacte néanmoins la coopération avec le Mali. Le développement des ressources minérales (le Mali possède d’importantes réserves d’or et de diamants, ces derniers étant exploités principalement par des méthodes artisanales ; il existe également des gisements de pierres semi-précieuses, de manganèse, de phosphates, de bauxite et de cuivre, ainsi qu’un potentiel d’extraction d’uranium) est considéré comme le domaine de coopération le plus prometteur. En outre, les domaines de l’énergie, de la construction, de l’agriculture et du développement d’internet présentent un intérêt mutuel.

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