Savana, asséché d’eau
Ce quartier doit son nom à son aspect de savane herbeuse qui date de plusieurs années, comme nous le décrivent quelques riverains du coin. Savana est logé dans la partie nord de la capitale politique du Cameroun, plus précisément à l’intérieur du quartier Ngousso. Du lieu-dit « maison en dur » à « Savana antenne », ou de « Savana Mokolo » jusqu’à « Santa Barbara », des maisons sont en chantier. Les tas de graviers et de sable font le long des pistes inondées de poussière.
Une fois à la Pharmacie Bleue à Ngousso, il faut emprunter une moto, pour laquelle vous allez débourser en moyenne 150 francs cfa pour pénétrer le quartier, lorsque vous n’êtes pas en véhicule privé. C’est le montant voté par l’association de moto-taximen du quartier depuis la fin du mois de Janvier 2023 en raison de l’augmentation du coût du carburant sur l’étendue du pays. Donc, 50 francs de plus que d’habitude sur tous les trajets.
Agriculture
L’agriculture domestique est la principale activité secondaire des populations. A chaque pâté de différentes maisons, on peut apercevoir des plantations de légumes, piments, manioc et macabo. Viviane, comme la plupart des résidents de ce coin, explique son implication dans cette activité : « Nous cultivons parce que la rentabilité est indiscutable. Même s’il y a trop de poussière ici, cela m’évite d’aller au marché. Pour cette parcelle de Ndolè, je lance ses fruits que j’entretiens progressivement en arrosant. Le résultat n’est pas aussi énorme que d’habitude à cause des coupures d’eau dans le quartier ».
Cette zone regroupe les peuples Bulus, Bamiléké, Anglophones et Béti. Tous, repartis selon leurs obédiences religieuses, à savoir catholiques, protestants, musulmans et ceux des « églises de réveil », comme on les appelle communément. Beaucoup de jeunes à cet endroit sont scolarisés dans les établissements autour. Soit 2 écoles primaires et maternelles, de sections anglophone et francophone.
La chasse à l’eau potable
Armés de sceaux, des puisettes, les ¾ des habitants de Savanasont quotidiennement à la recherche de l’eau potable. Comme la plupart des quartiers de la Capitale politique du Cameroun, l’eau est en rationnement depuis Janvier 2021. Les robinets qui distribuent l’eau de la Camerounaise des eaux (Camwater) sont asséchés dans la plupart des maisons. « Il y’a quatre ans, l’eau venait parfois 1 jour sur 3, soit dans la nuit ou très tôt le matin, ou une fois la semaine. Pour s’en sortir il fallait se ravitailler derrière l’hôpital général. Ça fait pratiquement deux ans qu’une seule goutte d’eau n’est plus jamais sortie de nos robinets. », nous explique Olivier, qui réside à Savana.
Pour pallier à cette situation, certains construisent des forages électriques ; « J’ai fait installer mon forage à 420 000 francs cfa en février dernier et depuis cette période je vends de l’eau entre 50 Fcfa et 150 Fcfa en fonction du récipient. », détaille Bernard Tchamba, qui vit depuis 16 ans dans ce quartier.
Le levé du jour à Savana se caractérise par le son des outils des maçons. Munis de leurs marteaux qu’ils frappent sur les murs ou sur les planches. Selon Bernard Tchamba, ce lieu est de plus en plus prisé par de nouveaux occupants : « avant, les gens achetaient leurs terrains sans construire immédiatement à cause des voies d’accès difficiles. Depuis que la Mairie a goudronné la route qui s’arrête à Santa Maria, les constructions s’engagent constamment ». explique notre interlocuteur.
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