Transparence
Le Cameroun a reçu 13 notations « partiellement conformes » en rapport avec le blanchiment d’argent. Il a reçu 8 notations « non conformes » en relation avec le financement du terrorisme. Le Gafi affirme que le Cameroun figure sur la liste des pays qui sont « particulièrement exposés à des risques de blanchiment des capitaux liés à l’intégration dans le système financier des produits issus de la corruption, des détournements de deniers publics, de la fraude douanière et fiscale, du braconnage, du trafic d’espèces fauniques et d’essences forestières protégées ».
Le Cameroun sur la liste grise du Gafi, va placer le pays sur la surveillance renforcée du Groupe d’examen de la coopération internationale (Geci), un groupe spécialisé de l’organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Pour Désiré Geoffroy Mbock, le Geci va soumettre au Cameroun un plan d’action. Et s’il est jugé n’avoir pas suffisamment fait des progrès dans la mise en œuvre de ce plan, les autorités politiques de l’État devront prendre un engagement public et écrit au niveau gouvernemental le plus élevé, à prendre toutes les dispositions pour corriger dans un délai d’un an, les défaillances constatées tout au long du processus d’évaluation.
Désiré Geoffroy Mbock indique que le non-respect des prescriptions par le Cameroun, le pays sera considéré comme « un pays à haut risque et de ce fait, à être inscrit sur la liste noire du Gafi » et faire l’objet d’une déclaration publique. « En termes clairs, dans le cas où un État membre ou membre associé du Gabac faisait l’objet d’une déclaration publique du Gafi, les banques étrangères pourraient suspendre toute transaction avec leurs correspondants des pays concernés ».
La Cobac, gendarme de la Béac a révélé que, le Cameroun a échangé, entre 2013 et 2016 dans le change manuel, 1.964 milliards de francs contre des euros et des dollars. « Certaines origines et/ou destinations de ces fonds permettent d’envisager que ces derniers aient pu faire l’objet de blanchiment ou aient servi au financement du terrorisme, d’autant qu’il faut reconnaître que l’activité de transfert de fonds est essentiellement exercée par les sous-agents, généralement des établissements de microfinance, dotés de personnels peu formés et plus préoccupés par les commissions engrangées que par la prévention du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme », a dit l’ex-secrétaire général du Gabac.
(Source: Investir au Cameroun)