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novembre 28, 2024
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Emile Fidieck: Un publicitaire au service de la presse

Un jour qu’il confiait à un proche à lui son projet d’une presse spécialisée en économie, il dit : « Il faut laisser le journalisme aux journalistes… Pour moi, EcoMatin est un produit que je dois vendre et le faire aimer. Faire travailler les journalistes au sein de la rédaction d’EcoMatin, de manière à y construire leur carrière professionnelle ».

EMILE FIDIECK

C’est de cette manière que les spécialistes de la publicité s’expriment quand ils sont face à un produit à placer. Emile Fidieck a été formé à la Catho de Paris en Économie et en sociologie et par la suite en Droit international à Assas.
Là-bas, il a appris à « convaincre le client, à faire aimer, parfois à imposer un produit ». Il applique ces recettes sur son journal EcoMatin qu’il édite depuis 2016. C’est son produit. Il le fait aimer.

C’est ainsi que, sous le ciel bleu de Bangou, ce vendredi 29 septembre 2023, l’air est frais et le paysage à l’image de l’Ouest magnifique, le directeur de publication (Dp) d’EcoMatin embarque, hommes politiques, opérateurs économiques, patrons des médias et reporters pour un évènement, « Finance Week ».

Il est environ 14heures lorsque notre bus se gare devant le hall du Tagidor Hôtel. Une architecture qui ne laisserait personne indifférent. C’est la tendance, immortaliser l’instant en images … Le temps pour Cindy et compagnie de remplir leur tâche en tant que membres du comité d’organisation de la Finance Week 2023, le nouveau rendez-vous économique qui va réunir près d’une centaine de participants dans la soirée.

En tenue décontractée, le promoteur de l’évènement par ailleurs directeur de la publication EcoMatin, Emile Fidieck s’approche. Il vient s’assurer que tout est en ordre. Il n’hésite pas malgré ses nombreuses sollicitations et la pression à quelques heures de son évènement, à faire des accolades à ses invités.

Fatigué, le visage ridé, il affiche tout de même un large sourire et ne se retient pas de dire : « Je suis très heureux que tu sois là, merci d’être venu », à chacun de ses convives. Après quelques instants, il disparait. Et nous aussi plus tard.

Du haut de notre hôtel La Vallée de Bana, là où les reporters sont logés, nous n’avons qu’une quarantaine de minutes pour regagner Bangou. Et à chaque moment, Cindy Mbala, rédactrice à EcoMatin nous rappelle que son Dp au téléphone, insiste sur la ponctualité.

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Soucieux et perfectionniste

La cérémonie d’ouverture de la Finance Week 2023 se déroule dans la salle de Conférence du domaine de Francis Nana le soir du même jour à Bangou. Cette nuit, le Dp est sur son 31dans un style vintage. Costume noir, chemise blanche rouée d’un nœud papillon et à ses côtés, sa jeune épouse et leur bébé de 02 mois qu’il n’hésite pas de présenter à quiconque. Comme il aime à le dire, celle qui lui a « arraché le cœur ».

D’un bout à l’autre, on peut voir aussi cet homme à la peau noire et aux cheveux crépus aller et venir dans la salle pour s’assurer de tous les moindres détails. Et lorsqu’il ne se déplace pas, il fait venir à lui l’un de ses collaborateurs qu’il commissionne.

À certains moments, il est soucieux, inquiet, la tête pensive. Et à l’arrivée d’un invité de marque, il semble rassuré. D’ailleurs, au moment de son discours il fait savoir que l’absence de certains invités prestigieux l’a beaucoup stressé et que ce sont ces mots de réconfort de Francis Nana qui l’ont aidé « Tu es à ta première édition, tu crois que j’ai construit le Tagidor en un jour ? ».

La Finance Week 2023, se poursuit tout le week-end dans une ambiance instructive et relaxante. D’autant plus que le promoteur Emile Fidieck avec le soutien de ses partenaires, a mis les petits plats dans les grands pour assurer un confort satisfaisant à tous ses invités. Il est au four et au moulin, il ne croise pas les bras. Il s’active pour que tout soit parfait. Et à la moindre occasion, il vérifie que chacun se sente à l’aise et renouvelle ses remerciements pour leur présence.  Lors d’un brunch, il fait le tour des tables pour faire connaitre son désir de valoriser la presse et de contribuer à lui donner les moyens pour vivre.

Rebelle

« Il aime les challenges. C’est un homme de convictions, très exigeant sur le plan professionnel », c’est son collaborateur Yves Obam, directeur commercial et marketing du journal EcoMatin qui le dit.

Et comme lui, chacun de ses collaborateurs le présente comme un bon manager qui sait aussi taper le point sur la table lorsqu’il le faut.  « Lorsqu’il est en colère, il n’est pas fréquentable car peut avoir des mots blessants bien que ce ne soit pas volontaire », nous confie Cindy Mbala, chef de la rubrique Conjoncture chez EcoMatin.

Derrière ce manager modèle, se cache aussi le petit rebelle de son époque. Dans l’enfance, il a été exclu de nombreux établissements pour insubordination. Curieusement, cela ne l’a jamais empêché d’être toujours parmi les meilleurs de sa promotion. Il fût major à un concours d’entrée à une école de commerce à Lyon en France, qu’il n’a jamais fréquentée.

Titulaire d’un Master 2 en administration des organisations internationales, il nourrit l’ambition de diriger sa propre entreprise, mais sa situation financière à l’époque représentait un grand défi.

« J’ai trouvé un petit job comme gardien d’immeuble pour un couple de prêtres. Je dormais à la cave, puis en journée je gardais l’immeuble. Le soir, je travaillais sur mon entreprise », révèle-t-il à nos confrères de Nyanga Magazine du groupe Sopecam.

Sa détermination va porter des fruits et il va produire son premier journal « Actualité internationale ». Quelques années plus tard, il crée sa régie publicitaire nommée EICI, qui va lui valoir son premier contrat avec l’audiovisuel extérieur de France.


Il va donc décrocher son premier contrat de régie exclusive à la Siciete de l’audiovisuel extérieure de la France, entité qui regroupe les médias RFI, TV5, France 24 et placé à l’époque sous la présidence de Alain de Pouzilhac et christine Ockrent. Son contrat couvre 06 pays parmi lesquels le Tchad, le Gabon, la Mauritanie et le Cameroun.

Persévérant

En 2011, il rentre au Cameroun après avoir décroché un partenariat entre EICI et le Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) et reprend Régie Action et en fait une importante source de revenus et de promotion des supports de communication du parti. Après 02 années de service, il réussit à faire un chiffre d’affaires de 600 millions, révèle-t-il.

À cause de son amour pour le journalisme, de ses expériences acquises dans le domaine de la communication, il décide en 2016, de créer son propre journal EcoMatin, spécialisé dans l’économie et la finance.

Emile Fidieck va quand même tenter le concours d’entrée à l’École supérieure des Sciences et Techniques de la Communication à 02 reprises pour mieux s’imprégner du métier. Sans succès, il va s’en résoudre mais au quotidien, il s’entoure de professionnels chez qui il s’abreuve de connaissances.

« Pour lui, EcoMatin est un bijou avec lequel il ne faut pas jouer, il se comporte avec ce label comme un parent avec son enfant ! », affirme Cindy Mbala.

Yves Obam nous a confié le long du voyage que le Dp aime à leur dire qu’il « forme des champions. S’il advienne qu’un de mes employés quitte EcoMatin pour une autre boîte, celui-là doit intégrer une boîte au-dessus de celle-ci et je suis prêt à l’accompagner si besoin se fait ressentir ».

Pour son dernier anniversaire le 03 Octobre dernier, ses collaborateurs lui ont magnifié leur amour

Mathias Emile Fidieck à Bidias de son vrai nom, est né dans un village appelé Deuk à 40km de Bafia, dans le Mbam-et-Inoubou. Plus jeune, il a été surnommé Nelson Mandela, pour sa persévérance et sa détermination. Il fait partie des cadets d’une lignée de 20 enfants issus d’un foyer polygamique. À 47 ans, il est papa de 04 enfants dont le dernier 02 mois.

Ses meilleurs moments, il les passe avec ceux qui lui sont chers. Il est tout le temps reconnaissant envers Dieu pour le travail qu’il accompli, et ça il ne se cache pas de le remercier en public.

À la dernière soirée de la Finance Week 2023, il a fait savoir qu’il avait hâte de retourner au bureau pour chanter avec son équipe, leur hymne « On applaudit pour qui ?… » C’est inspiré d’une chanson camerounaise, celle de Sad’as DTD qui fait le buzz en ce moment.

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