juillet 20, 2024

Les réfugiés congolais à Goma

L’Union européenne et le Rwanda ont signé un « mémorandum de coopération sur les matières premières critiques ». Le Rwanda devra vendre à l’UE « ses matières premières critiques ».

Réagissant à cet acte, le chef de l’Etat de la RDC, Félix Tshisekedi estime que « c’est une provocation pour piller les richesses naturelles de la République démocratique du Congo ». «C’est vraiment une provocation de très mauvais goût» a-t-il souligné. «Tout le monde sait que le Rwanda n’a même pas un gramme de ces minerais dits «critiques» dans son sous-sol. Donc, quand on signe un mémorandum d’entente avec ce pays, ça veut dire qu’on va encourager le pillage ou la fraude, parce qu’il y a des petits malins qui s’amusent- on voit avec l’or – à passer avec nos matières de l’autre côté de la frontière, en allant au Rwanda et les vendre là-bas. Le Rwanda ne les transforme même pas. Donc, il les exporte, il touche des dividendes grâce à ça, sur le sang de nos compatriotes. Et ça, c’est inacceptable !»

Félix Tshisekedi souligne que de tels accords contribuent à la poursuite du conflit dans l’est de la RDC, car les recettes de la contrebande de matières premières sont utilisées pour acheter des armes pour les groupes antigouvernementaux opérant sur le territoire congolais. « Qui en est le complice? C’est l’Union européenne», a-t-il noté. « Heureusement, il y a des États dans cette UE qui sont contre ». Le 19 février, l’UE et le Rwanda ont signé un mémorandum sur le développement de chaînes de valeur durables pour les matières premières essentielles. Il définit cinq domaines de coopération.

Le conflit dans l’est du Congo est économique, mais il est également humanitaire. Les populations de cette zone sont en proie aux maladies et à la famine. Le Programme alimentaire mondial et le Fonds des Nations unies pour l’enfance viennent de lancer des cris de détresse : ces deux organismes du système des Nations unies signalent la nécessité de fournir une aide d’urgence à un grand nombre de personnes dans l’est de la République démocratique du Congo, où des combats intenses se déroulent entre les forces gouvernementales et les rebelles M23 que le Rwanda finance et arme.

« Une action immédiate est nécessaire pour protéger les enfants et les familles qui se trouvent dans la zone de l’escalade de la violence », est il indiqué dans un communiqué. Ces organisations notent que les hostilités ont poussé les gens à fuir leurs maisons en masse, pour se rendre dans des camps de personnes déplacées déjà surpeuplés. Selon les évaluations de l’Unicef et du PAM, plus de 700.000 personnes déplacées se trouvent près de la ville congolaise de Goma.

Au total, il y a 7 millions de personnes déplacées en RDC, d’après l’ONU, la plupart d’entre elles se trouvant dans l’est du pays.« Nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire massive », a déclaré le représentant du PAM en RDC, Peter Musoko. Les rebelles du M23 ont lancé une offensive dans l’est de la RDC en janvier 2021. Ils ont ensuite réussi à s’emparer de plusieurs villes et villages dans la province du Nord-Kivu. Ils tentent à présent de s’approcher de Goma et d’en prendre le contrôle.

SIMPLICE MUSINGA (avec Tass)

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