juillet 23, 2024

Journaliste de profession

Une semaine après le meurtre de la communicatrice, on se pose encore des questions sur les mobiles de cet acte odieux.

Son corps a été retrouvé dimanche 07 avril au matin, au quartier quartier Elig-Edzoa à Yaoundé. Elle avait été dépecée et ensevelie dans deux valises, puis déposée aux abords d’un ruisseau qui sépare le quartier Elig-Edzoa de Etoa-Meki.

« Mon cœur saigne suite à la disparition de ma voisine, une femme au grand cœur », se lamente une voisine de la victime. Sylvie Louisette Ngo Yebel épouse Founga a été apparemment tuée par son fils, la nuit du 06 avril, c’est ce que le présumé assassin aurait avoué aux gendarmes chargés de l’enquête sur ce crime.

Agée de la quarantaine, Mme Founga était chargée de communication dans une Ong qui œuvre sur l’exploitation des forêts d’Afrique Centrale.

Tout serait parti d’une petite dispute d’avec son fils nommé Batek Yebel Landry, secrétaire d’administration diplômé de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam). Selon plusieurs témoignages, le jeune homme ne supportait plus les reproches de sa mère. Il décida alors de la tuer. Après l’avoir étouffée, il eu recours à une scie pour découper en trois parties qu’il mit dans deux valises. 

« Tout ces derniers temps, les tensions avaient augmenté entre la victime et son fils » a mentionné une source proche de la famille  de la victime. Ce qui aurait pu contribuer à l’horrible acte dont on ne sait pas toujours ce qui a bien pu pousser un tel comportement chez son fils.

Après que la gendarmerie ait pris connaissance des faits, le jeune-homme a été interpellé. Il se pourrait que le jeune Yebel soit passé aux aveux complets. Les larmes, la tristesse, la douleur, le chagrin, tout se lit sur les visages des proches de la victime. C’est une abomination pour la famille et la perte d’une personne importante, souligne un petit frère de la victime : « Nous sommes vraiment attristés et choqués par ce qui vient de se passer. C’est une malédiction qui vient de s’abattre dans notre famille. Des choses comme ça, on ne voyait qu’à la télé et jamais on ne pouvait imaginer que cela pouvait réellement avoir lieu et surtout dans notre maison. Non seulement, nous perdons notre sœur, mère, tante, mais aussi nous perdons un des piliers de notre famille. Vraiment c’est horrible et inacceptable ». 

Fehou Abel, sociologue, explique : « Plusieurs facteurs pourraient expliquer le fait qu’un enfant arrive à ôter la vie à sa génitrice. La première des choses qu’il faudrait dire ici est qu’un enfant ne s’éduque pas, mais un enfant est éduqué. Cela suppose que, même si nous rentrons dans l’étymologie même du vocable enfant, c’est-à-dire celui qui ne pense, celui pour qui on pense. Cela suppose donc que, quand un enfant arrive à commettre un impair, il n’en est pas fondamentalement responsable mais plutôt l’agent de socialisation où l’ainé en fait, qui s’est occupé de sa socialisation, de son éducation.

Donc un enfant ne s’éduque pas, un enfant est éduqué. Cela suppose que nous sommes dans un contexte où, nous ne sommes plus éduqués par des êtres concrets mais par des êtres virtuels. Cela se manifeste par ce qu’on pourrait appeler la mutation des agents de socialisation. Dans ce contexte, les agents de socialisation sont de plus en plus virtuels. Ces agents sont lesquels, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, la télévision, et qui ont un dénominateur commun, la propagation ou la valorisation des valeurs qui en principe, ne riment pas avec les réalités qui sont propres à notre société.

Autre facteur, le matériel. Nous sommes dans une société où l’on valorise beaucoup le matériel au détriment de l’être qui en réalité est celui qui génère le matériel. Donc, c’est le lieu de dire que, ce genre de crime, sont symptomatiques de la crise des valeurs que traverse notre société. A partir du moment où ses valeurs ne sont pas promus au sein de la famille, tout porte à croire que tout ira à vélo. La consommation des stupéfiants, la drogue et le mauvaise éducation des parents, n’est pas exclu ».

Quelles solutions pour pallier à cela ?

Le sociologue Fehou Abel souligne : « Pour pallier à ce phénomène, la première des choses est qu’on devrait revenir sur les valeurs qui ont toujours été primées en Afrique comme les valeurs humaines, les valeurs morales, les valeurs d’amour de l’autre. Les agents de socialisation comme la télévision devrait mettre l’accent sur la socialisation des plus petits en projetant justement la mise en exergue des valeurs d’amours, des valeurs d’affections etc. Il faudrait également que les parents commence à bien éduquer leurs enfants, leurs contrôlés, sensibilisés sur par exemples les méfaits des stupéfiants… Ainsi, je pense qu’à travers tout ceci, l’on pourra mettre à ce genre de crime et nous n’aurons plus des animaux mais des hommes ».

GERVAIS BIKOUBA

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