juillet 20, 2024

Le président russe poursuivi par la CPI

Il est peu probable que les autorités sud-africaines exécutent le mandat d'arrêt délivré par la Cour pénale internationale contre le président russe Vladimir Poutine, en cas de sa participation au sommet des Brics en août 2023, écrit Bloomberg vendredi 24 mars. Selon le ministère sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, "le gouvernement et le parti au pouvoir envisagent toutes les options pour éviter d'exécuter cet ordre."

CPI

« L’Afrique du Sud attend Poutine »

C’est ce qu’a déclaré Julius Malema, le chef du groupe parlementaire « Combattants pour la liberté économique », lors d’une conférence de presse jeudi 23 mars, en faisant référence à la décision de la Cour pénale internationale.

« Poutine est le bienvenu en Afrique du Sud, personne n’a l’intention de l’arrêter », a déclaré M. Malema. « Si nécessaire, nous [les militants du parti « Combattants pour la liberté économique, accueillerons le dirigeant russe à l’aéroport, l’escorterons jusqu’au lieu de la réunion des Brics et veillerons ensuite à ce qu’il retourne à l’aéroport. Ces hypocrites de la Cpi connaissent les véritables responsables des violations des droits de l’homme, mais ils ne peuvent pas les nommer. L’ancien premier ministre britannique Tony Blair, par exemple, a lui-même avoué avoir commis une erreur odieuse à l’encontre de Saddam Hussein, mais aucune charge n’a encore été retenue contre lui. La situation est similaire en ce qui concerne l’ancien président américain George W. Bush. Barack Obama est impliqué dans le meurtre de Kadhafi, mais aucune charge n’a encore été retenue contre lui. Nous ne voulons pas que les décisions hypocrites de la Cpi soient appliquées dans notre pays ».

Une déclaration de guerre

De son côté, le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a commenté en anglais et en allemand les propos du ministre allemand de la Justice, Marco Buschmann, selon lesquels Berlin serait obligé d’appliquer la décision de la Cour pénale internationale et d’arrêter le président russe Vladimir Poutine si ce dernier se rendait en Allemagne. Il a écrit vendredi sur son Twitter en anglais que « les imbéciles de la structure de pouvoir européenne me surprennent vraiment… »Imaginons que le chef en exercice du plus grand État nucléaire se rende en Allemagne et soit arrêté. De quoi s’agit-il ? C’est un casus belli, une déclaration de guerre claire contre la Fédération de Russie ! Dans ce cas, la Russie serait contrainte d’attaquer Berlin », a-t-il expliqué.

La CPI a été créée par le statut de Rome de 1998. Elle ne fait pas partie de l’Onu et rend compte aux pays qui ont ratifié le statut. Parmi les pays qui ne sont pas parties au statut figurent la Russie (signé mais non ratifié), les États-Unis (signé mais retiré plus tard) et la Chine (n’a pas signé le statut). En 2016, Poutine a signé un décret selon lequel la Russie ne deviendra pas partie à la CPI. Selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères, ce tribunal « n’a pas justifié les espoirs qui lui étaient confiés et n’est pas devenu un organe véritablement indépendant de la justice internationale ».

Un sommet des Brics doit se tenir dans la ville sud-africaine de Durban au mois d’août. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui préside les Brics cette année, a déjà envoyé des invitations à tous les dirigeants du groupe. L’Afrique du Sud a ratifié les documents fondamentaux relatifs à la CPI et s’est engagée à mettre en œuvre ses décisions.

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