juillet 20, 2024
« Avez-vous vu ce petit garçon ? », « Excusez-moi, je cherche ma fille », « Maman…Maman…Maman… ». Voici à peu près ce qui se vit habituellement dans les milieux des rassemblements publics pendant les périodes des fêtes. La capitale politique du Cameroun n’est pas épargnée de ce problème, avec ses multiples points d’attraction qui naissent tous les jours.

La chasse aux enfants

Lorsque ce n’est pas un parent qui traine dans son portable une photo de son enfant pour effectuer des recherches auprès des passants, c’est un jeune enfant que l’on retrouve en larmes abandonné à lui-même, à la recherche de ses parents.

Que se passe-t-il ?

Le 24 décembre 2022 aux environs de 10h du matin, le nouvel hyper-marché de la ville de Yaoundé accueille tour à tour des familles venues de tous les horizons. C’est à Playce Yaoundé, situé au quartier Warda qu’elles ont choisi de passer du temps afin de célébrer la fête de la nativité. 

De l’espace restaurant jusqu’aux magasins de shopping, en allant vers le centre commercial qui se trouve à l’intérieur, les visiteurs prospectent tout ce qui leur semble intéressant. Toute la journée c’est le même scénario. Vient alors le moment d’affluence, les bousculades commencent. Dans l’après-midi,le hall de l’espace restaurant est bondé d’une foule qui attend impatiemment que les places assises se libèrent. À peine si l’on peut s’apercevoir ou s’entendre. Les échos de voix combinés à la musique d’ambiance de ce lieu, rendent l’espace bruyant. 

Manque de vigilance 

Pendant que les services s’occupent de leurs clients, la chasse aux enfants commencent pour certains. Toutes les 20 minutes : « Le parent de Flavy est prié de bien vouloir se rapprocher de la caisse accueil de Carrefour pour récupérer son enfant », au micro des caisses. Le service de communication du centre commercial obligé d’entrer en jeu. L’on entend ceci lorsque l’enfant sait parler et connait son nom. Dans le cas contraire, une brève description vestimentaire et physique de celui-ci est suffisante jusqu’à ce que le propriétaire se déclare. 

Dans la soirée du 31 décembre, il est presque 18h. L’hôtesse d’accueil d’une pizzeria du coin porte dans ses bras, un petit garçon en chaudes larmes, à la recherche de sa maman. Après des heures à se promener avec jeune homme, la maman se prononce enfin. « Nous étions dans l’espace de jeu, je n’ai pas su à quel moment il s’est envolé. Merci beaucoup ! » Dit-elle, toute essoufflée. Ne parlons pas des deux garçons qui ont passé des heures sans accompagnement, qui allaient etrevenaient sans avoir retrouvé les leurs. 

Pourrait-on parler d’irresponsabilité des parents ? Ou alors, ces milieux ne seraient pas adaptés aux tous petits, incapables de se prendre en charge ? Heureusement que, de manière prévisible, les responsables de l’hyper-marché ont prévu une équipe de veille sur les enfants égarés. 

Mais cette mesure n’est pas appliquée partout. Dans d’autres espaces, les enfants sont abandonnés à eux-mêmes. Voilà donc ce qui participe à l’augmentation des avis de recherche pendant les périodes des fêtes. Nous avons tous en mémoire les célèbres scénarii de bousculade de supporters lors de la Can 2021 au Cameroun, lorsque de jeunes enfants ont perdu la vie dans la foulée au stade Olembé. Ne parlons même pas des plus petits qui font l’objet de kidnapping à ces occasions. 

Voici à nouveau les dates de fêtes nationales qui arrivent. Les encadreurs devraient faire preuve de responsabilité et bien choisir les milieux qu’ils voudraient fréquenter avec leurs enfants, en fonction de leur âge. Sinon, restez chez-vous !

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